Vue sur le golfe d'Aden au large du Yémen (Photo: 123RF)
Dubaï — Une attaque a visé jeudi un navire dans le golfe d’Aden au large du Yémen, a indiqué une société de sécurité maritime, après que l’armée américaine a affirmé avoir intercepté une cargaison d’armes provenant d’Iran et destinée aux rebelles yéménites houthis.
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Les États-Unis et les Houthis au Yémen sont engagés dans un cycle d’attaques et contre-attaques depuis que ces insurgés ont commencé mi-novembre à lancer des attaques contre des navires marchands au large du Yémen, perturbant le trafic maritime dans une zone où transite 12% du commerce mondial.
Selon l’agence britannique de sécurité maritime UKMTO, une explosion s’est produite « à proximité immédiate » d’un navire à l’est de la ville méridionale yéménite d’Aden. L’équipage est sain et sauf et le navire a pris la mer vers son prochain port d’escale.
La société de sécurité spécialisée dans le transport maritime Ambrey a affirmé qu’un « vraquier avait été visé par un projectile explosif alors qu’il transitait » à l’est d’Aden. « Le projectile a explosé » à proximité « mais n’a pas touché le navire », a-t-elle ajouté, en faisant état de « dégâts mineurs dus à des éclats ».
L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.
Plus tôt dans la journée, le Commandement central des États-Unis (Centcom) a affirmé qu’« un garde-côte américain a saisi des armes conventionnelles et d’autres armes létales provenant d’Iran et destinées aux zones du Yémen contrôlées par les Houthis à bord d’un navire en mer d’Arabie le 28 janvier ».
Selon lui, la cargaison comprenait « plus de 200 paquets contenant des composants de missiles balistiques à moyenne portée, des explosifs, des composants de drones, des équipements militaires de communication et de réseau, des assemblages de lanceurs de missiles guidés antichars et d’autres composants militaires ».
«Activité malveillante»
Les États-Unis avaient annoncé avoir intercepté mi-janvier une embarcation en mer d’Arabie transportant des composants de missiles de fabrication iranienne destinées au Yémen, pays en guerre entre rebelles et pouvoir depuis 2014.
« Il s’agit là d’un nouvel exemple de l’activité malveillante de l’Iran dans la région », a souligné le commandant du Centcom, Michael Erik Kurilla, ajoutant que la fourniture d’armes aux Houthis était une « violation directe du droit international » et portait atteinte à « la sécurité de la navigation internationale ».
Soutenus par l’Iran, les Houthis disent mener leurs attaques en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza, où Israël est en guerre contre le Hamas après l’attaque sanglante de ce mouvement islamiste le 7 octobre sur le sol israélien.
Leurs attaques ont contraint de nombreux armateurs à contourner la mer Rouge et le golfe d’Aden.
Premier allié d’Israël, Washington a mis en place en décembre une coalition multinationale, afin de « protéger » le trafic maritime sans parvenir à faire cesser les attaques.
Depuis la mi-janvier, les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené plusieurs frappes contre les positions des rebelles, lesquels ont désigné aussi les navires américains et britanniques comme des « cibles légitimes » après avoir dit viser initialement des navires « liés à Israël ».
«N’écoutez pas les Américains»
Mercredi, l’armée américaine a mené de nouveaux raids visant selon elle des missiles et des drones « prêts à être lancés contre des navires en mer Rouge », « dans les zones du Yémen contrôlées par les Houthis ».
Le même jour, l’agence de presse des Houthis, Saba, a fait état de « frappes américano-britanniques » dans les régions de Salif et Hodeida (ouest), contrôlées par les insurgés.
Le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, a accusé jeudi dans un discours les États-Unis d’avoir mené une quarantaine de frappes cette semaine, la plupart sur Hodeida.
Ces frappes ne sauraient dissuader les insurgés de viser des navires, à moins d’un cessez-le-feu à Gaza, a-t-il dit, enjoignant les pays de l’Union européenne de ne pas s’engager dans cette confrontation.
« Les pays européens ne devraient pas écouter les Américains ou les Britanniques et ne devraient pas se mêler d’affaires qui ne les concernent pas et ne les impactent pas », a-t-il averti.
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