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Polestar installe son siège social au Québec

Dominique Talbot|Mis à jour hier à 15h57

Polestar installe son siège social au Québec

Les modèles Polestar 3 (notre photo) et 4, des véhicules utilitaires sport, pourront être assemblés en Caroline du Sud, aux États-Unis. (Photo: Polestar)

Le constructeur suédois de véhicules électriques Polestar a choisi le Québec pour y établir son siège social canadien, devenant ainsi le premier manufacturier automobile à installer son centre décisionnel dans la province.

«Le Québec est notre marché le plus fort en Amérique du Nord, et notre concessionnaire à Montréal, au niveau des ventes, est le plus gros au monde en termes de volume», dit Hughes Bissonnette, directeur général de Polestar Canada, en entrevue avec Les Affaires.

Hughes Bissonnette ajoute que depuis les débuts des activités de Polestar au Canada en 2019, «c’était le plan» de s’établir durablement au Québec.

«On savait que le Québec serait notre marché le plus fort. Cela s’est concrétisé assez rapidement», dit-il.

Les activités canadiennes seront dorénavant dirigées à partir de Mascouche, dans la couronne nord de Montréal, dans un bâtiment neuf dans lequel un centre de formation et un atelier mécanique ont été construits. Une quinzaine d’employés y travailleront.

Polestar compte actuellement trois concessionnaires au Canada. Outre celui de Montréal, le constructeur est présent à Toronto et à Vancouver.

«Près 90% des ventes de véhicules électriques au Canada se situent dans ces trois grands centres là», note Hughes Bissonnette.

Mais d’ici la fin de l’année et au début de 2025, quelques autres villes devraient s’ajouter, notamment sur la Rive-Sud de la métropole, à Québec et à Ottawa.

«Ce sont des marchés importants pour nous. D’ici la fin de l’année, nous voulons 7 à 8 points de vente au Canada», ajoute-t-il, soulignant que les parts de marché de Polestar au Canada sont de 2% pour le moment.

Tarifs douaniers

L’enracinement que désire prendre le constructeur suédois au Québec et au Canada survient dans une période de tensions dans le secteur des véhicules électriques.

Outre le ralentissement de la demande qui frappe la majorité des grands joueurs internationaux, l’imposition de tarifs douaniers de 100% par Ottawa sur les véhicules chinois constitue un obstacle à contourner pour Polestar.

Car bien que son siège social soit en Suède, à Göteborg, l’entreprise fait partie de Volvo, qui est elle-même détenue par le groupe chinois Geely.

«Il y a des ajustements qui doivent être faits dans la chaîne d’approvisionnement sur certains modèles, concède Hughes Bissonnette. C’est un défi qui est important. Ça se contourne, mais ça prend un certain temps. Mais cela ne nous inquiète pas.»

Par exemple, la Polestar 2, concurrente directe de la Tesla modèle 3, est assemblée en Chine. Bien que le constructeur ait accumulé un inventaire pour répondre à la demande jusqu’au milieu de 2025, «nous sommes encore en discussion sur ce que nous allons faire avec ce modèle», dit Hughes Bissonnette.

Pour les modèles Polestar 3 et 4, des véhicules utilitaires sport, ceux-ci peuvent être assemblés en Caroline du Sud, aux États-Unis. Une autre usine d’assemblage doit voir le jour l’année prochaine en Corée du Sud. Au total, Polestar comptera six usines d’assemblage réparties dans ces trois pays en 2025.

Et malgré l’importance que prennent les marchés québécois et canadien dans le chiffre d’affaires de l’entreprise, il n’est pas question à court et moyen terme d’envisager la construction d’une usine au Québec. «J’en serais ravi, mais une chose à la fois exprime Hughes Bissonnette. Nous sommes encore une entreprise en démarrage.»