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Pratt & Whitney engendre une charge de 3 à 3,5 G$ US à RTX

AFP|Mis à jour le 16 avril 2024

Pratt & Whitney engendre une charge de  3 à 3,5 G$ US à RTX

Le groupe avait alors expliqué que ce problème n’occasionnait pas de danger immédiat, mais entraînait un risque d’usure précoce. (Photo: 123RF)

L’entreprise américaine d’aéronautique et de défense RTX va enregistrer une charge comprise entre 3 et 3,5 milliards de dollars américains (G$ US) sur les «prochaines années» à cause d’un problème d’usure anticipée de moteurs de sa filiale Pratt & Whitney, a-t-elle annoncé lundi.

Le résultat opérationnel avant impôts sera affecté dès le troisième trimestre 2023, avec une charge exceptionnelle de 3 milliards, a indiqué le groupe dans un communiqué.

RTX (ex-Raytheon) avait annoncé en juillet que de nombreux moteurs PW1100G-JM — aussi appelé GTF, et équipant l’Airbus A320neo — allaient devoir subir une inspection anticipée à cause d’un défaut dans une poudre de métal confectionnée par le groupe pour fabriquer des disques de turbine haute pression.

Le groupe avait alors expliqué que ce problème n’occasionnait pas de danger immédiat, mais entraînait un risque d’usure précoce.

Ce problème affecte potentiellement 1 200 moteurs produits entre le quatrième trimestre 2015 et le troisième trimestre 2021, sur les quelque 3 000 fabriqués en tout.

Environ 600 à 700 moteurs vont être inspectés entre 2023 et 2026, en plus des révisions qui étaient déjà planifiées, a précisé RTX lundi.

L’accélération des retraits de moteurs et des visites de maintenance entraînera le maintien au sol de davantage d’appareils, a prévenu le groupe, anticipant une «augmentation significative du nombre d’A320 (…) au sol» entre 2023 et 2026.

 

250 à 300 jours

Les dirigeants ont précisé, lors d’une audioconférence avec des analystes, que 80% de la charge représentait l’indemnisation estimée des compagnies aériennes et 20% le coût des visites anticipées dans les ateliers, de la main-d’œuvre et des pièces détachées.

Selon eux, il va s’écouler en moyenne entre 250 et 300 jours entre le retrait des moteurs d’un avion et leur remise en service. Ils ont assuré mettre tout en œuvre pour limiter la durée de maintien au sol des appareils.

Le phénomène risque de gripper ces prochains mois les planifications de nombreuses compagnies aériennes qui peinaient déjà à répondre à la reprise post-Covid.

D’autres modèles de moteurs pourraient aussi être affectés par ces «inclusions microscopiques», a indiqué la direction, affirmant qu’il s’agissait de cas limités et «gérable dans le cadre des visites d’entretien programmées».

Le groupe a revu à la baisse sa prévision de chiffre d’affaires pour 2023 qui devrait être compris entre 67,5 et 68,5 G$ US, amputé par une perte de revenus d’environ 5,5 G$ US.

Il a en revanche confirmé sa prévision de chiffre d’affaires hors exceptionnels, compris entre 73 et 74 G$ US, et de bénéfice par action hors exceptionnels entre 4,95 et 5,05  $US.

Même chose à horizon 2025, hormis pour les liquidités disponibles qui devraient être grevées de 1,5 milliard à environ 7,5 G$ US. Le titre de RTX plongeait de 7,28% à 77,40 $US à la Bourse de New York.