Qui: Caroline Girard, directrice générale
Entreprise: Transcol
Industrie: transport de marchandises
Siège social: Jonquière
Date de fondation: 1994
Nombre d’employés: 150
La pénurie de main-d’oeuvre n’affecte pas l’entreprise de transport Transcol, dont Caroline Girard est la directrice générale. «Quand j’affiche des postes, j’ai des CV. On refuse même des gens», partage-t-elle. Sa recette secrète ? Une culture d’entreprise qui prône l’émergence des talents et l’épanouissement professionnel. Voici trois questions à une PDG qui inspire par son approche axée sur les ressources humaines et qui a réussi à redorer la marque employeur de son entreprise.
Comment votre expérience en ressources humaines a-t-elle influencé votre leadership?
Ça a quand même été difficile au début de faire sa place comme directrice générale qui a une formation en relations industrielles, car habituellement, les gens sont habitués à avoir des comptables. Je dirais que la tangente ressources humaines qu’on a mise de l’avant en me plaçant là comme directrice générale a été un vent de renouveau. C’est un engagement du conseil d’administration et de la direction. Depuis que je suis en poste, on s’est remis en question et on a revu notre marque employeur. On a demandé à nos employés ce qu’ils voulaient, ce qui fait une différence pour eux. On a revu nos façons de faire en matière de rémunération, de conditions de travail, d’assurances collectives, bref toutes les conditions liées à l’emploi, pas toujours à la hausse, mais d’une façon différente qui accrochait les gens. L’industrie du transport a toujours été un monde d’hommes et est réputée pour être quand même assez difficile. Pour ma part, je vise à casser ces vieilles mentalités.
Vous affirmez porter une grande attention à la relève. Comment?
Il est extrêmement important de former une relève puisque nous sommes une industrie essentielle — même si nous ne sommes pas reconnus comme tels malheureusement. Nous avons offert le Diplôme d’études professionnelles en alternance travail-étude dans notre entreprise. De plus, nous sommes présentement en discussion avec le Centre de formation en transport de Charlesbourg ainsi qu’avec notre association sectorielle afin de mettre sur pied un tout nouveau programme de formation de chauffeur classe 3 en alternance travail-étude. Nous désirons revaloriser les métiers de chauffeur et de livreur de colis par cette initiative. On va également chercher des gens qui proviennent d’autres milieux, notamment en étant très actifs sur les réseaux sociaux.
Quelle est la place des femmes au sein de votre entreprise?
Auprès des camionneurs, c’est encore difficile. Quand on va voir dans les cours, il n’y en a pas tant que ça. En ce moment, on participe à une initiative de Camo-route qui vise l’embauche de 10 % de femmes au volant de camions lourds. Cependant, même si nous voulions engager une femme plutôt qu’un homme, la proportion de curriculum vitæ qu’on reçoit de femmes est très faible. Elles sont plus présentes dans les entreprises de camionnage sur de longues distances. Nous, on fait de la livraison, donc c’est très physique. Ça n’empêche pas nos chauffeuses d’être très bonnes dans ce qu’elles font. Toutefois, 2 dans une équipe de 150 camionneurs, ça reste beaucoup trop peu.