Au total, le 737 MAX a souffert de 565 annulations de commandes entre mars 2019 et octobre 2020 dans le monde.
La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a annoncé jeudi une commande ferme auprès de Boeing pour 75 appareils 737 MAX, la plus importante pour l’avionneur américain depuis que ce modèle a été cloué au sol il y a 20 mois.
Ryanair explique dans un communiqué que cette transaction porte le total de ses commandes de 737 MAX à 210 appareils, soit un montant de plus de 22 milliards de dollars.
La compagnie à bas coût avait ces 75 appareils en option et a donc confirmé la commande, au moment où Boeing relance cet avion après ses récents déboires.
Cette nouvelle a provoqué un bond de plus de 5 % de l’action Boeing à Wall Street, signe que les milieux financiers espèrent que la crise du MAX, la plus grave de son histoire, est désormais derrière le constructeur aéronautique.
Au total, le 737 MAX a souffert de 565 annulations de commandes entre mars 2019 et octobre 2020 dans le monde.
Ryanair espère recevoir les premières livraisons début 2021 de cet appareil qui vient de réaliser son premier vol grand public aux États-Unis depuis deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts fin 2018 et début 2019.
Ce vol promotionnel organisé par American Airlines a relié mercredi Dallas, dans le Texas, à Tulsa, dans l’Oklahoma, afin de dissiper les peurs et de convaincre de la fiabilité de cet aéronef.
L’agence américaine de l’aviation (FAA) a autorisé le 19 novembre l’avion, qui représentait plus des deux tiers du carnet de commandes de Boeing avant les accidents, à revoler sous certaines conditions.
Les autorités américaines et brésiliennes ont donné en novembre leur feu vert respectif pour sa remise en service après plusieurs modifications de l’appareil et la mise en place d’une formation spécifique pour les pilotes.
L’Union européenne devrait leur emboîter le pas d’ici fin janvier 2021, tandis que la Chine entretient pour le moment le mystère sur ses intentions.
American Airlines prévoit son premier vol commercial dès le 29 décembre, aux États-Unis.
« Nous sommes fiers que Ryanair fasse une nouvelle fois confiance aux Boeing 737″, s’est réjoui Dave Calhoun, PDG de Boeing.
Il a précisé lors d’une conférence de presse qu’il n’oubliera « jamais les accidents qui nous ont mis dans la situation où nous étions ».
« Vrai partenariat »
« Je pense que nous en sortons plus solides et plus intelligents, mais plus important, plus sûrs », selon lui.
De son côté, le directeur général de Ryanair Michael O’Leary a dit « espérer recevoir 50 de ces appareils en 2021 si Boeing peut reprendre sa production pour les livrer ».
« Il y a un vrai partenariat entre Ryanair et Boeing », a ajouté M. O’Leary lors de la conférence de presse.
« Nous regardons de l’avant avec une grande confiance. Les vaccins arrivent au premier trimestre de l’année prochaine », a-t-il dit, expliquant avoir bénéficié d’une « petite » remise auprès de Boeing sur la commande annoncée.
Cette baisse de prix correspond notamment aux compensations que Ryanair devait recevoir en raison des retards dans la livraison des appareils déjà commandés depuis 18 mois.
Ryanair va utiliser ces nouveaux appareils pour remplacer des anciens tant que la pandémie plombe le trafic aérien en Europe.
La compagnie explique que ces appareils ont une performance « exceptionnelle », avec une capacité plus grande tout en consommant moins de carburant et en faisant moins de bruit.
Il compte au fil des années sur ces avions, qui seront livrés jusqu’en 2024, pour accompagner sa croissance, espérant un rebond à partir de 2021 grâce à l’arrivée des vaccins contre la COVID-19.
Ryanair explique enfin travailler avec Boeing et ses pilotes pour aider le régulateur européen à certifier les appareils en Europe, et pour achever la formation des équipages.
La compagnie a été contrainte de prendre des mesures drastiques pour traverser la crise du transport aérien, comme la suppression de 3 000 emplois, soit 15 % de ses effectifs ou des baisses de salaire de son personnel pour éviter des licenciements.
Ryanair a en outre bénéficié au plus fort de la crise sanitaire du dispositif de chômage partiel et d’un prêt de 600 millions de livres des pouvoirs publics britanniques.