Tesla affirme augmenter sa production «aussi rapidement que possible». (Photo: 123RF)
New York — Tesla a de nouveau dévoilé des résultats financiers robustes mercredi, mais les investisseurs continuent à s’interroger sur la persistance de la demande pour des véhicules électriques assez onéreux ainsi que sur les tribulations d’Elon Musk avec Twitter.
Le groupe a doublé son bénéfice net au troisième trimestre, à 3,3 milliards de dollars, soit tout près de son record atteint au premier trimestre. Il a profité d’une hausse de ses livraisons ainsi que de l’augmentation des prix de ses véhicules.
Son chiffre d’affaires a de son côté bondi de 56% pour atteindre 21,4 milliards de dollars, un niveau jamais atteint auparavant, mais un peu moins élevé que les prévisions des analystes.
Le groupe souligne que sa performance a été freinée par le renforcement du dollar, des coûts plus élevés pour les matières premières et la logistique, ainsi que par les dépenses associées à la montée en puissance de ses nouvelles usines à Berlin, à Austin (Texas), et de production de batteries.
«Les investisseurs recherchent surtout l’assurance que la croissance va se poursuivre au quatrième trimestre», remarque Garrett Nelson du cabinet CFRA.
Tesla a, à cet égard, maintenu son objectif de long terme de croissance de ses livraisons à hauteur de 50% en moyenne par an. Cet objectif semble pourtant compliqué à atteindre en 2022.
Il faudrait que le groupe livre près d’un demi-million de véhicules électriques au quatrième trimestre pour y parvenir, contre 344 000 au troisième trimestre.
Défis immédiats
Tesla affirme augmenter sa production «aussi rapidement que possible».
À l’exception du deuxième trimestre, marqué par la fermeture de son usine chinoise, l’entreprise est de fait parvenue à faire progresser ses livraisons depuis le début de la pandémie quand les autres constructeurs ont parfois dû ralentir leur production, d’abord pour lutter contre la propagation du Covid-19 puis du fait des difficultés d’approvisionnement en semi-conducteurs.
Mais «la volatilité de la logistique et des goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement restent des défis immédiats, même s’ils s’améliorent», souligne le groupe.
L’entreprise d’Elon Musk assure par ailleurs que si elle a produit quelque 20 000 véhicules de plus qu’elle en a livré au troisième trimestre, c’est à mettre sur le compte des difficultés d’acheminement aux clients. Une explication qui n’a pas franchement rassuré les observateurs, certains se demandant si ce n’était pas plutôt le signe d’un ralentissement de la demande.
Elon Musk a jusqu’à présent assuré qu’il ne se faisait aucune inquiétude de ce côté, les listes d’attente restant longues et le principal problème restant de construire suffisamment de voitures pour répondre rapidement aux commandes.
Mais les taux d’emprunt grimpent à toute allure, l’économie ralentit et la Tesla la moins chère coûte 48 490 dollars. Aussi les observateurs se demandent-ils si les clients vont continuer à vouloir des voitures si onéreuses.
Ces inquiétudes ont contribué au repli de l’action de Tesla, qui a perdu plus de 35% depuis le début de l’année. Le titre est aussi affecté par l’ambiance morose sur les marchés financiers ainsi que par la crainte de voir Elon Musk devoir vendre encore plus de ses parts pour financer son rachat de Twitter.
Le multimilliardaire a déjà vendu pour plus de 15 milliards de dollars de ses actions Tesla cette année, indiquant qu’une partie au moins était destinée à financer cette acquisition si elle devait se confirmer.
Dans le dernier épisode en date de cette saga, la juge chargée du contentieux entre Twitter et Elon Musk a donné jusqu’au 28 octobre aux deux parties pour que le patron de Tesla rachète le réseau social, faute de quoi le procès se tiendra en novembre.