Tesla poursuit une agence suédoise en lien avec une grève
La Presse Canadienne|Publié le 27 novembre 2023
L’entreprise Tesla n’est pas syndiquée à l’échelle mondiale, mais les travailleurs suédois exigent que le constructeur automobile signe une convention collective ()
Tesla a déposé lundi une plainte contre l’État suédois par l’intermédiaire de l’Agence suédoise des transports, les postiers en grève dans le pays scandinave ayant interrompu la livraison des plaques d’immatriculation des nouveaux véhicules fabriqués par le constructeur automobile du Texas.
L’entreprise Tesla n’est pas syndiquée à l’échelle mondiale, mais les travailleurs suédois exigent que le constructeur automobile signe une convention collective, ce que la plupart des employés en Suède ont. Tesla n’a pas d’usine de fabrication en Suède, mais dispose de plusieurs centres de service.
Tesla a déclaré qu’elle poursuivait «l’État suédois par l’intermédiaire de l’Agence suédoise des transports» parce que ne pas accéder aux plaques d’immatriculation «constitue une attaque discriminatoire illégale dirigée contre Tesla».
Mikael Andersson, porte−parole de l’agence, a déclaré à l’Associated Press dans un courriel que «nous, à l’Agence suédoise des transports, ne partageons pas ce point de vue» selon lequel l’agence bloquait la distribution des plaques d’immatriculation.
«C’est pourquoi Tesla a décidé de laisser la question examinée devant les tribunaux, ce qui est leur droit.»
«Nous n’avons pas encore vu la poursuite et il nous est donc difficile de faire des commentaires directs. Nous devons examiner la poursuite et le raisonnement de Tesla», a déclaré M. Andersson.
Selon la poursuite obtenue par l’Associated Press, Tesla exige que le tribunal de district inflige une amende d’un million de couronnes (130 258 $CAN) à l’agence pour «obliger» l’Agence suédoise des transports à permettre à Tesla de «récupérer les plaques d’immatriculation» dans les trois jours suivant la notification de la décision du tribunal de district.
La poursuite a été déposée lundi. Tesla a déclaré que l’agence avait «l’obligation constitutionnelle de fournir des plaques d’immatriculation aux propriétaires de véhicules».
Le fait que les plaques d’immatriculation soient confisquées «ne peut être décrit autrement que comme une attaque unique contre une entreprise opérant en Suède».
Le 27 octobre, 130 membres du puissant syndicat des métallurgistes IF Metall ont manifesté dans sept ateliers à travers le pays où sont entretenues les populaires voitures électriques, exigeant une convention collective.
Les mécaniciens suédois ont cessé d’entretenir les voitures Tesla et plusieurs syndicats, dont les employés des postes, se sont joints à une vague de sympathie pour les revendications d’IF Metall. Les débardeurs des quatre plus grands ports suédois ont également arrêté la livraison de véhicules Tesla pour exercer davantage de pression sur le constructeur automobile.
La semaine dernière, le président et directeur général de Tesla, Elon Musk, a écrit sur X, la plateforme de médias sociaux qu’il possède, qu’il était «insensé» que les postiers suédois refusent de délivrer les plaques d’immatriculation des nouveaux véhicules.
IF Metall a déclaré plus tôt que Tesla Suède avait «refusé de signer une convention collective et violait les principes fondamentaux du marché du travail suédois». Il a qualifié ces accords de «colonne vertébrale du modèle suédois».
Le syndicat a également demandé aux consommateurs de faire preuve de compréhension en affirmant: «Nous faisons cela pour le bien de nos membres, afin de garantir qu’ils bénéficient de conditions de travail sûres.»
