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Transat: de bonnes nouvelles, mais les obstacles sont multiples

Dominique Talbot|Publié le 14 Décembre 2023

Transat: de bonnes nouvelles, mais les obstacles sont multiples

L’exercice complet de 2023 se termine avec des revenus de 3,048 milliards de dollars (G$), en hausse de 1,406 G$ en 2022. (Photo: 123RF)

Revenus à la hausse, entente avec le syndicat des agents de bord et nouvelle entente de co-entreprise avec Porter Airlines. L’embellie se poursuit pour Transat en cette fin d’année 2023, mais bien des nuages planent toutefois à son horizon.

Quelques minutes avant un appel prévu jeudi matin avec les analystes, le voyagiste québécois a annoncé avoir conclu une entente de principe avec ses 2100 agents de bord qui avaient le droit de déclencher une grève le 3 janvier prochain. «Les voyageuses et voyageurs peuvent profiter de leurs plans de voyage en toute quiétude», a affirmé l’entreprise.

«Nous sommes heureux de cette entente conclue ce matin. Il est essentiel de comprendre que l’entente doit être votée et approuvée par les membres dans les prochains jours avant de conclure que le dossier est réglé», a cependant tempéré Dominic Levasseur, représentant syndical des agents de bord.

Sur le plan financier, Transat a terminé son exercice 2023 avec des revenus de 3,048 milliards de dollars, soit 1,406 milliard de plus qu’en 2022. Sa perte nette se limite à 25,3 millions, comparativement à 445,3 millions l’année dernière.

Cependant, sa dette reste lourde. Plus de 1 milliard de dollars, dont une dette garantie de 148,3 millions. Plus tôt cet automne, le chef de la direction financière de Transat, Patrick Bui, avait confié à Les Affaires que cette partie de la dette coûtait entre 14% et 15% en intérêts à Transat. «Celle-là, on veut la rembourser le plus rapidement possible», avait-il dit.

Dans la matinée, Transat a d’ailleurs annoncé la vente de sa participation de 50% dans le Armony Luxury Resort & Spa, Marival Collection, de Puerto Vallarta au Mexique. Les 21,1 millions de dollars canadiens tirés de cette vente seront utilisés «pour rembourser immédiatement une partie des facilités de crédit garanties de la Société.»

Aux analystes jeudi matin, Patrick Bui, qui quitte ses fonctions vendredi pour s’en aller chez Dollarama, a rappelé que l’entreprise montréalaise

cherchait encore une entente pour se refinancer. «Nous avons fait des progrès pour augmenter nos flux de trésorerie, et nous continuons nos efforts pour en arriver à une entente de refinancement. C’est un processus complexe qui implique plusieurs acteurs. Cela demande du temps et de la patience, mais demeurons confiant d’en arriver à une entente.»

C’est donc son remplaçant, Jean-François Pruneau, ex-président et chef de la direction de Vidéotron, qui devra relever ce défi. Ce dernier entrera en fonctions le 9 janvier prochain.

 

Problèmes de moteurs et incertitudes économiques

Bien que Transat compte augmenter sa capacité de 19% en 2024, notamment en augmentant la fréquence des vols les plus rentables et en étendant le service à l’année sur certaines lignes comme Lyon, Marseille, le Costa Rica et le Salvador, de problèmes d’usure anticipée venant des moteurs PW1100G-JM de Pratt et Whitney se pointent de plus en plus à l’horizon.

«La situation implique l’inspection et le retrait de certains moteurs qui propulsent des appareils Airbus A321 LR. Pour le moment, sur une flotte de 15 de ces appareils, trois sont impactés et ce nombre pourrait atteindre cinq ou six d’ici la fin de l’année fiscale 2024», selon Annick Guérard, présidente et cheffe de la direction de Transat.

Un plan de contingence pourrait forcer le transporteur à louer d’autres appareils, à utiliser des moteurs de rechange ou à transférer certains vols sur des appareils Airbus A330. «Nous travaillons sur plusieurs aspects (avec Pratt et Whitney), incluant des compensations financières futures», a ajouté la présidente.

Aussi, a-t-elle ajouté, malgré la demande qui demeure forte, le prix du carburant qui demeure volatil et la faiblesse du dollar canadien pourraient avoir des conséquences sur la profitabilité de l’entreprise advenant que le premier parte à la hausse et le second à la baisse.