Neuf processus de conversion de SAF étaient jusqu’ici reconnus par l’ASTM International. (Photo: 123RF)
La jeune entreprise française Global Bioenergies a annoncé mardi avoir obtenu la certification internationale pour son procédé de fabrication de carburant d’aviation durable (SAF), essentiel pour réduire les émissions de CO2 du transport aérien.
Neuf processus de conversion de SAF, à partir d’huiles de cuisson usagées, de résidus de bois, d’algues ou d’oléagineux, étaient jusqu’ici reconnus par l’ASTM International, un organisme international chargé d’établir les standards pour les matériaux ou procédés de fabrication. Le procédé de Global Bioenergies «devient l’une des très rares technologies de carburant d’aviation durable au monde certifiées par l’ASTM International» se félicite l’entreprise dans un communiqué. Avec cette certification, le SAF que produira l’entreprise «pourra être incorporé jusqu’à 50% dans les avions de ligne existants en mélange avec du kérosène fossile», explique-t-elle.
Son procédé repose sur une «molécule magique», l’isobutène, un hydrocarbure très utilisé dans la pétrochimie. Global Bioenergies a développé un moyen de synthétiser cette molécule à partir de sucres provenant de résidus de betteraves, de copeaux de bois ou de céréales déclassées. En attachant ces molécules d’isobutène trois par trois, on obtient de l’isododécane qui entre dans la composition du kérosène d’aviation.
Pour atteindre la taille critique et avoir les moyens de financer à l’horizon 2028 un site d’une capacité de 30 000 tonnes par an dédié aux carburants d’aviation durables, Global Bioenergies produit actuellement de l’isododécane vendu à l’industrie cosmétique. «Cela fait cinq ans qu’on a démarré le processus de certification», expliquait en mars Marc Delcourt, PDG de la société. «Cela va faciliter la promotion de cette voie et attirer les investisseurs», espérait-il
Le secteur aérien, responsable de 2 à 3% des émissions mondiales de CO2, est mis sous pression pour réduire son empreinte carbone. Les SAF sont considérés comme le principal levier de décarbonation pour les décennies à venir, mais la ressource est rare et chère.