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Usine d’Airbus à Mirabel: le syndicat dénonce une «offre hostile»

Dominique Talbot|Publié le 05 mars 2024

Usine d’Airbus à Mirabel: le syndicat dénonce une «offre hostile»

En février 2022, Québec a réinvesti pas moins de 300 millions de dollars dans le projet du Airbus 220. (Photo: 123RF)

Après 24 rencontres de négociations, rien ne va plus entre Airbus Canada et ses près de 1300 employés qui assemblent l’A220 à Mirabel. La dernière offre patronale, qui sera soumise à un vote plus tard ce mois-ci, a été qualifiée de «carrément inacceptable» par le syndicat.

Dans une communication envoyée mardi à ses membres, l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et des travailleuses de l’aérospatiale (AIMTA), qui représente les travailleurs syndiqués, indique que l’offre soumise par Airbus est «hostile [et] ne peut pas rester sans conséquence».

L’offre, qui sera présentée aux travailleurs dans les environs du 10 mars, sera soumise à un vote le 17 mars prochain. Celle-ci a été déposée à la demande de l’AIMTA en raison des «discussions [qui tournent] en rond», selon la formule utilisée par le syndicat, afin qu’elle puisse être présentée.

«Au même moment, on l’avait avisé que l’on tiendrait une assemblée qu’il y ait une offre ou non à présenter, car notre intention est d’aller chercher des mandats clairs pour la suite des négociations», écrit l’AIMTA.

De son côté, Amélie Forcier, porte-parole d’Airbus, dit que «depuis novembre, nous sommes engagés à travailler avec les représentants syndicaux de nos employé.e.s à Mirabel pour négocier les termes d’une convention collective qui sera positive pour les deux parties. Suite à ces discussions ouvertes et transparentes à la table de négociations avec les représentants de nos employé.e.s syndiqué.e.s, nous avons déposé une offre de contrat de travail au syndicat que nous jugeons juste et raisonnable tout en veillant au succès à long terme de l’A220 […] Nous respectons le processus prévu à cet effet et laisserons le soin au syndicat de présenter cette offre aux employé.e.s. Nous demeurons engagés dans ces négociations», poursuit-elle.

Bien que le contenu de la proposition patronale n’ait pas encore été divulgué, la question des salaires, des fonds de pension et des assurances est au cœur des négociations qui sont de plus en plus difficiles, selon ce qu’a appris Les Affaires. L’offre déposée par Airbus sur ces sujets a été très mal accueillie par les représentants de l’AIMTA.

La convention collective entre les travailleurs et la partie patronale est échue depuis le 1er décembre dernier.

L’année dernière, Airbus a vendu 142 unités de l’A220. Le carnet de commandes de l’entreprise atteint maintenant 900 appareils de ce modèle. Dans le monde, 17 compagnies aériennes l’utilisent.

En 2023, 68 appareils sont sortis des usines de la multinationale à Mirabel et à Mobile, en Alabama. Cette année, Airbus espère augmenter la cadence de production à 14 avions par mois.

Rappelons qu’en octobre 2017 Bombardier avait cédé à Airbus 50,1% de son programme C Series à l’avionneur européen pour la somme symbolique de 1$, après des investissements de six milliards. L’appareil est officiellement devenu l’Airbus A220 en juillet 2018. En février 2020, l’entreprise québécoise cédait le reste de sa participation dans ce qui est devenu une coentreprise en Airbus et le gouvernement du Québec, à hauteur respective de 75% et 25%. En février 2022, Québec a réinvesti pas moins de 300 millions de dollars dans le projet.

Depuis 2016, le gouvernement a investi un total de près de 1,8 milliard de dollars dans l’aventure de la CSeries et l’A220. Il pourra racheter sa participation en 2030.

 

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