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WestJet: une entente de principe met fin à la grève des mécaniciens

La Presse Canadienne|Publié à 09h03

WestJet: une entente de principe met fin à la grève des mécaniciens

WestJet a prévenu que malgré l’arrivée de cette entente de principe, il y aura encore des perturbations de vols au cours de la prochaine semaine. (Photo: Christopher Katsarov / La Presse Canadienne)

Calgary — Le transporteur aérien WestJet a conclu un accord avec ses mécaniciens qui met fin à la grève qui a perturbé les projets de voyage de dizaines de milliers de passagers pendant la longue fin de semaine de la fête du Canada.


L’entreprise albertaine et le syndicat qui représente ses mécaniciens ont tous deux confirmé s’être entendus sur les termes d’une entente de principe tard dimanche soir, après avoir repris les négociations plus tôt dans la journée.


«Les préjudices causés aux Canadiens et à notre compagnie aérienne sont énormes, et une résolution rapide était nécessaire», a fait valoir le président de WestJet, Diederik Pen, dans un communiqué publié dimanche soir.


«Nous ne nous réjouissons pas de ce résultat, mais nous dormirons mieux ce soir en sachant que d’autres préjudices ont été évités», a-t-il ajouté.


WestJet a prévenu que malgré l’arrivée de cette entente de principe, il y aura encore des perturbations de vols au cours de la prochaine semaine, à mesure que ses avions seront remis en service. L’entreprise conseille toujours à ses clients de vérifier l’état de leur vol avant de se rendre à l’aéroport.


Selon le syndicat, cette nouvelle entente de principe apporte des «améliorations substantielles» par rapport aux conditions d’emploi actuelles. L’Airplane Mechanics Fraternal Association se targue aussi d’avoir fait des gains par rapport à la première entente de principe intervenue dans les négociations, qui avait été massivement rejetée par ses membres à la mi-juin.


«Nous pensons que ce résultat n’aurait pas été possible sans la grève, mais nous regrettons les perturbations et les inconvénients qu’elle a causés au public pendant le long congé de la fête du Canada», a mentionné le syndicat par écrit.


«Le moment [où la grève est survenue] est une coïncidence, puisque le processus de négociation ne suivait pas un calendrier prévisible. Nous sommes heureux que la grève n’ait duré que 48 heures et que le service puisse désormais revenir à la normale.»


Quelque 680 travailleurs, dont les inspections et les réparations quotidiennes sont essentielles au fonctionnement des compagnies aériennes, avaient débrayé vendredi soir malgré une directive d’arbitrage exécutoire du ministre fédéral du Travail.


En réponse, WestJet a annulé 829 vols prévus entre jeudi et lundi. La fin de semaine de la fête du Canada est la plus occupée de la saison estivale, selon le transporteur.


La grande majorité des vols de dimanche ont été annulés, puisque WestJet a réduit sa flotte de 180 avions à 32 appareils actifs.


Dans son communiqué, le syndicat n’a pas révélé les détails de l’entente de principe, mais a souligné que celle-ci comprend des augmentations de salaire immédiates, le rétablissement complet du Régime d’épargne WestJet et des avantages sociaux bonifiés pour les travailleurs.


Les employés concernés par cette négociation seront appelés à voter sur l’entente de principe prochainement.


Nombreux impacts sur les voyageurs


Les centaines de vols annulés en raison de la grève ont compliqué les choses pour bien des Canadiens qui avaient prévu de profiter de la longue fin de semaine pour voyager.


Trevor Temple-Murray fait partie des milliers de clients qui ont dû faire des pieds et des mains pour modifier leur réservation après l’annulation de leur vol avec moins d’un jour d’avance.


«On ne peut rien faire d’autre, mis à part attendre», a déploré le résident de Lethbridge, en Alberta, qui attendait dans le stationnement de l’aéroport de Victoria dans l’espoir de prendre un vol vers Calgary avec sa femme et son fils de deux ans.


Leur vol prévu à 18h05 a été annulé, et ils espéraient pouvoir monter à bord d’un avion à 7h00 le lendemain matin.


«Il y a beaucoup de gens en colère là-dedans», a affirmé M. Temple-Murray en pointant le terminal.
Tout près, Marina Cebrian, une étudiante étrangère qui participe à un programme d’échange, devait rentrer en Espagne tôt dimanche, mais trois annulations ont fait en sorte qu’elle ne retrouvera sa famille que mardi.


«C’est pénible», a-t-elle avoué.


Négociations tumultueuses

L’entente de principe conclue dimanche est la deuxième à être intervenue dans le cadre de cette négociation, qui vise à mettre en place une première convention collective pour les ingénieurs d’entretien de WestJet.


La première proposition a été rejetée par les membres à la mi-juin. Depuis, les deux parties se sont accusées mutuellement de négocier de mauvaise foi.


À l’approche du déclenchement de la grève, vendredi, l’impasse a incité le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan, à intervenir, exigeant que la compagnie aérienne et le syndicat entreprennent un arbitrage exécutoire.


Ce processus évite généralement un arrêt de travail. WestJet le pensait clairement, mais les mécaniciens ont adopté un point de vue différent.


Le comité de négociation syndical a déclaré qu’il «se conformerait à l’ordre du ministre et demanderait à ses membres de s’abstenir de toute action illégale». Moins de 24 heures plus tard, les travailleurs étaient sur les lignes de piquetage.


Une décision du Conseil canadien des relations industrielles semble affirmer la légalité de leurs actions, quels que soient les protocoles entourant l’arbitrage.


Quoi qu’il en soit, selon WestJet, il n’y aura pas d’autre action syndicale dans ce dossier, puisque «les deux parties ont convenu d’arbitrer le contrat en cas d’échec de la ratification», a précisé M. Pen.


Si l’entente de principe est ratifiée, la convention collective sera d’une durée de cinq ans.


«La négociation collective relève de la responsabilité des parties. La responsabilité du gouvernement est de faciliter et d’arbitrer. Les parties ont finalement fait leur travail», a salué le ministre O’Regan sur le réseau social X dans la nuit de dimanche à lundi.

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