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La confiance des consommateurs aux États-Unis a enregistré en septembre sa plus forte chute depuis trois ans, en raison des inquiétudes liées à l’emploi, à six semaines d’une élection américaine très serrée entre Donald Trump et Kamala Harris.
L’indice mesurant cette confiance est tombé à 98,7 points, contre 105,6 points en août – données révisées à la hausse -, selon l’enquête mensuelle du Conference Board publiée mardi. Les analystes tablaient sur 104 points, selon le consensus de Market Watch.
Il s’agit de la plus forte baisse depuis août 2021.
L’indice 100 correspond au niveau de confiance de 1985.
Cette détérioration «reflète probablement les inquiétudes des consommateurs concernant le marché de l’emploi (…), même si le marché du travail reste assez sain, avec un faible taux de chômage, peu de licenciements et des salaires élevés», a déclaré Dana Peterson, cheffe économiste au Conference Board.
C’est parmi les consommateurs gagnant moins de 50 000 dollars américains que la baisse a été la plus marquée.
Le marché de l’emploi en effet, a ralenti ces derniers mois, après avoir été particulièrement favorable aux travailleurs en raison d’une pénurie de main-d’œuvre depuis la reprise économique post-COVID.
Les créations d’emplois ont ainsi été bien moins nombreuses ces derniers. Le taux de chômage a cependant légèrement baissé en août à 4,2%.
Et la situation de l’emploi préoccupe désormais la banque centrale américaine (Fed), qui était concentrée depuis 2021 sur l’inflation.
Elle a abaissé mercredi ses taux pour la première fois depuis 2020, les ramenant dans la fourchette de 4,75 à 5,00%, ce qui devrait redonner un peu d’air aux finances des consommateurs.
Et cette coupe n’est que le «début (d’un) processus» de changement de politique monétaire, a souligné le président de la Fed, Jerome Powell.
Le marché de l’emploi s’est certes «détendu», mais reste en bonne santé, a toutefois déclaré mardi une gouverneure de la Fed, Michelle Bowman.
«Les emplois disponibles restent plus nombreux que les travailleurs disponibles, une situation qui ne s’est produite avant 2018 que deux fois sur une période prolongée depuis la Seconde Guerre mondiale, ce qui témoigne une fois de plus de la vigueur continue du marché du travail», a-t-elle précisé.
L’indice PCE de l’inflation, que la Fed veut ramener à 2%, était resté stable en juillet, à +2,5% sur un an. Les chiffres d’août seront publiés vendredi. Quant à l’indice CPI, son évolution est tombée en août à son plus bas niveau depuis février 2021, +2,5% sur un an.