Les deux parties s’accusent mutuellement d’être responsables de l’impasse dans les négociations.
C’est l’impasse dans les négociations entre le Groupe Jean Coutu et le syndicat qui représente les 680 travailleurs du centre de distribution de Varennes.
Un lock-out y a été décrété par l’employeur, il y a trois semaines, au lendemain d’une grève de 24 heures déclenchée par le syndicat, le 23 septembre.
Les deux parties s’accusent mutuellement d’être responsables de l’impasse dans les négociations.
L’employeur affirme que le syndicat a déposé des demandes démesurées, comme l’ajout d’une septième et d’une huitième semaine de vacances annuelles, en plus de demandes d’augmentations de salaire de l’ordre de 25 % sur quatre ans, pour tous les employés de l’entrepôt, alors que ces travailleurs gagnent déjà de 4 $ à 8 $ l’heure de plus que chez les concurrents.
« Le syndicat a non seulement demandé plus d’argent sur la presque totalité des clauses monétaires de la convention actuelle, mais ses demandes sont déraisonnables et excessives », a commenté Alain Champagne, président du Groupe Jean Coutu. Il demande au syndicat de « prioriser ses demandes et d’être réaliste ».
L’employeur ajoute que ces travailleurs sont « parmi les mieux payés de leur marché de référence, soit de 4 à 8 $ de l’heure de plus que la concurrence ».
Le syndicat des travailleurs de l’entrepôt, rattaché à la Fédération du commerce, affiliée à la CSN, accuse de son côté l’employeur d’avoir quitté la table de négociation sans faire de contre-proposition à ses dernières demandes et d’avoir ainsi provoqué une impasse.
La présidente du syndicat, Audrey Benoît, ne réfute pas les chiffres rapportés par la direction.
Par exemple, elle justifie les demandes d’augmentations salariales de 25 % sur quatre ans par le fait que les salaires à l’entrepôt de Jean Coutu de Varennes devraient être comparés aux salaires de l’entrepôt de Metro, dont Jean Coutu est une filiale. À ses yeux, « le bond est là pour la première année », mais dans l’ensemble, ce sont « des demandes raisonnables ».
Pour ce qui est des salaires, qui seraient déjà de 4 $ à 8 $ l’heure de plus que chez les concurrents, Mme Benoît fait valoir, cette fois, qu’on ne peut pas comparer Jean Coutu à de plus petits distributeurs du domaine pharmaceutique, « qui n’ont pas la même part de marché ».
Pour ce qui est de la demande d’une septième et d’une huitième semaine de vacances, elle explique que beaucoup d’employés ont 20 années d’ancienneté et plus et qu’ils doivent donc recevoir plus de reconnaissance pour leur fidélité envers l’employeur. « On a beaucoup de gens avec beaucoup d’ancienneté. C’est pas trop demander », opine-t-elle.
Et le syndicat demande également que la contribution de l’employeur au régime de retraite passe de 4,25 % à 8,25 %. Là-dessus, Mme Benoît signale que « c’est sur la fin de la convention collective, pas au début » et que cela fait plusieurs années que ces contributions de l’employeur n’ont pas été haussées.
Un conciliateur a déjà été affecté au dossier par le ministère du Travail, à la demande de l’employeur. Celui-ci a pour mission de faciliter les discussions entre les parties.