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La Baie dénonce certaines mesures gouvernementales ontariennes

La Presse Canadienne|Publié le 18 Décembre 2020

La distinction entre les commerces qui peuvent demeurer ouverts ou qui doivent fermer lui semble «injuste».

Un avocat de la Compagnie de la Baie d’Hudson (HBC) a fait valoir jeudi que la réglementation de l’Ontario qui oblige certains détaillants à fermer pendant que d’autres qui vendent des marchandises similaires peuvent rester ouverts était « irrationnelle et arbitraire ». 

Lors d’une audience vidéo devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario, Jonathan Lisus a affirmé que les règlements de la province ne faisaient aucune « distinction rationnelle » entre les grands magasins et certains des détaillants à grande surface et à bas prix, qui sont autorisés à rester ouverts. 

Selon lui, des centaines de chaînes de magasins qui peuvent rester ouvertes ressemblent « à HBC » avec la seule distinction qu’elles vendent une quantité indéfinie de « soi-disant » produits d’épicerie. 

M. Lisus note, par exemple, que de larges pans de Walmart et Costco vendent des produits très similaires à ceux retrouvés chez HBC, tandis que le détaillant à bas prix Dollarama vend surtout des produits non essentiels et que son offre alimentaire comprend principalement des bonbons, des friandises et certains aliments en conserve, mais aucun produit d’épicerie frais. 

« HBC n’est pas ici pour s’opposer à l’objectif, important, consistant à repousser la pandémie, ou pour pointer du doigt d’autres détaillants », a-t-il expliqué. 

« Elle est ici pour dire que la distinction qui a été faite est irrationnelle et injuste. » 

HBC demande au tribunal de revoir la décision de la province de forcer la fermeture temporaire des détaillants non essentiels à Toronto, Peel et plus récemment à York et à Windsor-Essex. 

L’avocat de la Couronne Richard Ogden a indiqué à la cour que la réglementation visant à équilibrer les urgences nécessaires pendant une pandémie de l’activité économique. 

Selon lui, la réglementation est « complètement compatible » avec l’esprit de la Loi sur la réouverture de l’Ontario, et conséquemment, elle est valide. 

« HBC a le fardeau d’en démontrer l’invalidité, ce qu’elle n’a pas fait », a fait valoir M. Ogden. « Il y a de nombreuses recommandations de la santé publique (…) qui conseillent aux gens de minimiser leurs déplacements non essentiels. » 

Selon lui, même si les détaillants comme HBC ne peuvent pas accueillir les consommateurs dans leurs magasins, « ils peuvent rester ouverts ». 

« Ils peuvent être exploités avec le ramassage en bordure de magasin ou avec la livraison en ligne », a-t-il noté. « Ces désignations sont des choix de politique, qui ont été faits par le gouvernement dans le cadre d’un exercice d’équilibrage. » 

La Baie d’Hudson compte 16 magasins fermés dans les régions touchées.