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Le Groupe Germain questionne l’inaction des gouvernements

Martin Jolicoeur|Publié le 02 avril 2019

Les Expedia et Booking.com réclament des taxes aux consommateurs qui ne sont jamais rendues à l'État, décrient-ils.

En fermant les yeux devant les pratiques de facturation douteuses d’agences de réservation en ligne, comme Expedia et Booking.com, les gouvernements se privent de revenus fiscaux importants, tout en consentant à ce qu’elles se perpétuent en toute impunité.

C’est en outre ce que les coprésidents du Groupe GermainChristiane et Jean-Yves Germain, ont décrié ce lundi midi devant un peu plus de 200 membres et invités du Cercle canadien de Montréal, réunis au centre-ville. 

«Ces agences perçoivent des taxes sur leurs commissions qui ne se rendent jamais dans les coffres de nos gouvernements, a expliqué Jean-Yves Germain. En vérité, je vous dirais même qu’elles n’ont même pas de numéro de taxes (TPS / TVQ). Elles collectent les taxes (au nom des gouvernements) sans jamais les leurs remettre. C’est du vol.»

Expedia et Booking.com sont des sociétés multinationales qui se partagent l’essentiel du marché mondial des réservations de voyages et d’hébergements en ligne. Chacune opère dans une multitude juridictions nationales, et par l’intermédiaires de dizaines de marques de commerce, dont Hotels.com, Hotwire.com, Kayak.com, Trivago, Expedia.com et Priceline.com. Au final, la plupart ces entités (sinon toutes) appartiennent aux deux mêmes conglomérats.

Christiane Germain, coprésidente du groupe hôtelier, a maintes fois décrié par le passé le peu d’empressement des gouvernements à réclamer leurs dus aux géants de l’industrie de l’hébergement collaboratif comme Airbnb. «Je ne sais pas pourquoi les Expedia et autres agences de voyages en ligne sont capables de continuer d’agir de la sorte sans que personne n’intervienne. Ils prélèvent des taxes qui ne sont jamais remises à l’État. (…) On se dit que ce n’est pas possible, on ne peut pas le croire, mais c’est quand même ce qu’ils font.»

Christiane et Jean-Yves Germain, copropriétaires du Groupe Germain. Photo: Cercle canadien de Montréal.

Il suffirait pourtant, croit-elle, que les gouvernements se décident à leur demander, pour que les entreprises se conforment aux règles en vigueur et cessent de charger des taxes aux consommateurs en leur laissant croire qu’elles sont retournées à l’État. «On le voit à Barcelone;Airbnb collabore. À Paris aussi. Ces sociétés sont partout sur la planète. Elle veulent être en règle.»

Depuis un peu plus d’un an, Airbnb prélève au Québec, une taxe sur l’hébergement touristique de 3,5%. Le produit de cette taxe est retourné aux associations touristiques régionales, comme Tourisme Montréal, dont le mandat principal est d’orchestrer les efforts de promotion touristique, partout sur le territoire.

L’entreprise agit de la sorte parce que le gouvernement le lui a demandé. Ce faisant, pourquoi Québec n’en a pas profité pour demander aussi le paiement des taxes de ventes? Et pourquoi néglige-t-il de demander aux grandes agences de réservation en ligne, comme Expedia et Booking, de se conformer aussi aux règles fiscales en vigueur au Québec?

Les copropriétaires du Groupe Germain posent la question sans pouvoir formuler une réponse. «Ces entreprises brassent des milliards de dollars annuellement, insiste M. Germain; il n’y a pas de raisons qu’elles ne puissent pas aussi collecter les taxes en vigueur. C’est la loi.»

Le Groupe Germain compte actuellement 18 hôtels, de trois enseignes différentes (GermainAlt et Alt +), répartis dans sept provinces canadiennes. S’ajoutera bientôt en plus, deux hôtels en construction, à Ottawa et Calgary.