Prix à l’épicerie: Pepsi et Coca-Cola absents lundi des négos
La Presse Canadienne|Publié le 25 septembre 2023La rencontre réunissait à la même table les grands patrons de McCain, Unilever, Nestlé, Lactalis, Lassonde, Kraft Heinz et Smucker Foods, a précisé le bureau de M. Champagne. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa — Les dirigeants canadiens de sept entreprises manufacturières internationales telles que Nestlé et Kraft Heinz ont rencontré lundi le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, pour discuter d’une éventuelle stabilisation des prix en épicerie, mais le gouvernement fédéral souligne l’absence, pour l’instant, de Pepsi et Coca-Cola dans les discussions.
«Ce matin, [leurs PDG] ne se sont pas présentés à la réunion. J’ai l’intention de les interpeller, alors moi je vais continuer, […] je n’arrête pas», a dit M. Champagne en mêlée de presse.
Le ministre a mentionné cette absence alors qu’une journaliste venait de lui demander de spécifier à quelles conséquences s’exposaient les principaux joueurs de l’industrie s’ils ne stabilisaient pas, au final, les prix.
«La conséquence, c’est l’ensemble des 40 millions de Canadiens et Canadiennes parce que l’on va être en mesure de voir qui fait quelque chose et ceux qui ne le font pas. Moi, j’ai été très clair avec eux, je n’aurai pas de problème à les nommer», a-t-il répondu avant de signaler que les dirigeants de Pepsi et Coca-Cola au Canada ne se sont pas rendus à Ottawa pour la rencontre de lundi.
Une source gouvernementale a ensuite précisé que les deux PDG ont répondu à la convocation du fédéral en soutenant qu’ils n’étaient pas disponibles cette journée-là. Il reste donc à voir si une autre rencontre aura lieu avec eux ultérieurement. Cette source s’exprimait sous le couvert de l’anonymat puisqu’elle n’était pas autorisée à parler publiquement de ces questions.
Pepsi et Coca-Cola n’avaient pas répondu, en début de soirée, à une demande de commentaire de La Presse Canadienne.
La rencontre de lundi a réuni à la même table les grands patrons canadiens de McCain, Unilever, Nestlé, Lactalis, Lassonde, Kraft Heinz et Smucker Foods, a précisé le bureau de M. Champagne. Tous les dirigeants ont esquivé les journalistes qui les attendaient à leur sortie de réunion.
Seul le directeur général de l’association Food, Health & Consumer Products of Canada (FHCP), Michael Graydon, a accepté de répondre à quelques questions en leur nom.
La FHCP, qui représente de nombreuses entreprises comme celles dont les PDG étaient présents lundi, accompagnait les sept dirigeants.
M. Graydon a qualifié la réunion de «très bonne» et «très productive». «Nous sommes vraiment dans la coopération, le soutien et la collaboration. (…) C’est une industrie qui doit s’aligner et travailler collectivement pour trouver les solutions», a-t-il assuré en sortant de la rencontre.
Il a affirmé que les manufacturiers veulent travailler avec les autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement, comme les grandes chaînes de détail telles que Loblaw et Costco dont le ministre Champagne a rencontré les dirigeants une semaine plus tôt.
«Il y a un engagement de notre organisation et des manufacturiers présents aujourd’hui de travailler avec les détaillants», a poursuivi le directeur général de la FHCP.
Quel niveau de détail dans les plans?
Il y a près de deux semaines, le gouvernement de Justin Trudeau a annoncé qu’il donnait aux PDG des cinq plus grandes chaînes de supermarchés jusqu’à l’Action de grâce pour fournir leur plan visant à «stabiliser» les prix des aliments en épicerie. Les discussions incluent les manufacturiers qui se sont rendus à Ottawa lundi.
Si le fédéral juge la feuille de route fournie par chaque grand détaillant insuffisante, il menace d’intervenir, notamment par des mesures fiscales.
Questionné à savoir s’il considère que l’échéance de l’Action de grâce donne suffisamment de temps à l’industrie, M. Graydon a mentionné qu’il reste à voir jusqu’où les plans iront dans le détail.
«Nous allons devoir voir […] le détail d’à quel point la complétude pourra être faite d’ici là, mais je pense que tout le monde travaille très fort pour atteindre cela», a-t-il soutenu.
Appelé à réagir à ces propos de M. Graydon, M. Champagne s’est contenté de déclarer qu’il est «content qu’il veuille faire quelque chose» puisque c’est, selon lui, «un gain pour les Canadiens et les Canadiennes».
«C’est clair que ce qui est important, c’est qu’on ait des échéanciers, qu’on ait des plans de travail et qu’on ait évidemment des actions concrètes», a conclu le ministre.
Par Émilie Bergeron