Walmart devient la dernière entreprise à abandonner ses politiques DEI
La Presse Canadienne|Publié à 8h30Walmart, le plus grand détaillant au monde, abandonne ses politiques de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI), rejoignant ainsi une liste de grandes entreprises qui ont été attaquées par des militants conservateurs. (AP Photo/Steven Senne, archives)
Walmart, le plus grand détaillant au monde, abandonne ses politiques de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI), rejoignant ainsi une liste de grandes entreprises qui ont été attaquées par des militants conservateurs.
Les changements, confirmés par Walmart lundi, sont radicaux et vont du non-renouvellement d’un engagement de cinq ans pour un centre racial d’équité créé en 2020 après le meurtre de George Floyd par la police, au retrait d’un important index des droits des homosexuels. Et lorsqu’il s’agit de race ou de genre, Walmart n’accordera pas de traitement prioritaire aux fournisseurs.
Les mesures prises par Walmart soulignent la pression croissante à laquelle sont confrontées les entreprises américaines alors qu’elles continuent de faire face aux retombées de la décision de la Cour suprême des États-Unis en juin 2023 mettant fin à la discrimination positive dans les admissions à l’université.
Enhardis par cette décision, des groupes conservateurs ont intenté des poursuites en utilisant des arguments similaires contre les entreprises, ciblant des initiatives sur le lieu de travail, telles que des programmes de diversité et des pratiques d’embauche qui donnent la priorité aux groupes historiquement marginalisés.
Par ailleurs, le commentateur politique américain et activiste conservateur Robby Starbuck s’en est pris aux politiques DEI des entreprises, en appelant des entreprises individuelles sur la plateforme de médias sociaux X, plusieurs de ces entreprises ont par la suite annoncé qu’elles retiraient leurs initiatives, notamment Ford, Harley-Davidson, Lowe’s et Tractor Supply.
Mais Walmart, qui emploie 1,6 million de travailleurs aux États-Unis, est la plus importante à le faire.
«C’est la plus grande victoire à ce jour pour notre mouvement visant à mettre fin au wokisme dans l’Amérique des entreprises», a écrit Robby Starbuck sur X, ajoutant qu’il avait eu des discussions avec Walmart.
Walmart a confirmé à l’Associated Press qu’elle surveillerait mieux les articles de ses marchés tiers pour s’assurer qu’ils ne contiennent pas de produits sexuels et transgenres destinés aux mineurs. Cela inclurait les bandages de poitrine destinés aux jeunes qui traversent un changement de sexe, a précisé l’entreprise.
Le détaillant basé à Bentonville, dans l’Arkansas, examinera également les subventions accordées aux événements de la Fierté pour s’assurer qu’il ne soutient pas financièrement des contenus sexualisés qui pourraient ne pas convenir aux enfants. Par exemple, l’entreprise veut s’assurer qu’un pavillon familial ne se trouve pas à côté d’un spectacle de drag lors d’un événement de la Fierté, a déclaré l’entreprise.
En outre, Walmart ne considérera plus la race et le sexe comme un test décisif pour améliorer la diversité lorsqu’il proposera des contrats avec des fournisseurs. L’entreprise a déclaré qu’elle n’avait pas de quotas et qu’elle n’en ferait plus à l’avenir. Elle ne collectera pas de données démographiques pour déterminer l’éligibilité au financement de ces subventions.
Walmart a également annoncé qu’elle ne renouvellerait pas un centre d’équité raciale qui a été créé grâce à un engagement philanthropique de 100 millions de dollars américains sur cinq ans de la part de l’entreprise avec pour mandat, selon son site Web, «de s’attaquer aux causes profondes des écarts de résultats rencontrés par les Noirs et les Afro-Américains dans les systèmes d’éducation, de santé, de finances et de justice pénale».
Et elle cesserait de participer à l’indice de référence annuel de la Human Rights Campaign, qui mesure l’inclusion sur le lieu de travail des employés LGBTQ+.
«Nous avons parcouru un chemin et savons que nous ne sommes pas parfaits, mais chaque décision vient d’un lieu où nous voulons favoriser un sentiment d’appartenance, ouvrir les portes à des opportunités pour tous nos associés, clients et fournisseurs et être un Walmart pour tout le monde», a assuré l’entreprise dans un communiqué.
Ces changements interviennent peu de temps après la victoire électorale de l’ancien président Donald Trump, qui a critiqué les initiatives DEI et s’est entouré de conservateurs qui partagent des opinions similaires, y compris son ancien conseiller Stephen Miller, qui dirige un groupe appelé America First Legal, qui a contesté les politiques DEI des entreprises. M. Trump a nommé M. Miller au poste de chef adjoint de la politique dans sa nouvelle administration.
Un porte-parole de Walmart a déclaré que certains changements de politique étaient en cours depuis un certain temps. Par exemple, l’entreprise a abandonné l’utilisation du terme «DEI» dans les titres de poste et les communications et a commencé à utiliser le mot «appartenance». L’entreprise a également commencé à modifier son programme de fournisseurs à la suite de la décision de la Cour suprême sur la discrimination positive.
Certains ont exhorté les entreprises à s’en tenir à leurs politiques DEI. Le mois dernier, un groupe de démocrates au Congrès a lancé un appel aux dirigeants des entreprises du Fortune 1000, affirmant que les efforts de DEI donnent à chacun une chance équitable de réaliser le rêve américain.
Par Anne D’innocenzio