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Alberta: Suncor dénonce l’impact des réductions de production

La Presse Canadienne|Publié le 06 février 2019

« Cela va avoir un impact opposé à celui désiré par le gouvernement. »

Suncor Énergie (SU) demande au gouvernement de l’Alberta de mettre un terme plus tôt que prévu au programme de réduction de production pétrolière mis en place le 1er janvier en raison de ses «conséquences inattendues».

Le chef de la direction de Suncor, Steve Williams, a fait valoir que le programme conçu pour libérer de la capacité de stockage de brut et désengorger le réseau de pipelines d’exportation avait trop bien fonctionné. De fait, il a réduit les baisses de prix du pétrole canadien au point que l’expédition de pétrole brut par chemin de fer aux États-Unis n’est plus viable financièrement, a-t-il indiqué.

Les mêmes arguments ont été évoqués la semaine dernière par le grand patron de la Pétrolière Impériale (IMO), Rich Kruger. Ce dernier a annoncé que son entreprise réduirait ses livraisons de brut par rail à un niveau presque nul ce mois-ci, ce qui constitue un revers majeur pour les expéditions de pétrole. L’Impériale avait été responsable d’environ la moitié des livraisons canadiennes par chemin de fer en décembre.

Lors d’une conférence téléphonique pour discuter des résultats financiers du quatrième trimestre de Suncor, M. Williams a affirmé que les réductions de production avaient également une incidence négative à long terme sur la confiance des investisseurs au Canada.

Suncor a affiché une perte nette de 280 millions $ au quatrième trimestre de 2018, en raison notamment de la faiblesse des prix à laquelle les réductions de production se sont attaquées.

La pétrolière établie à Calgary a indiqué que son prix moyen réalisé pour le bitume brut n’avait été que de 7,96 $ le baril, contre 42,80 $ au quatrième trimestre de 2017. Son prix moyen réalisé pour le brut synthétique valorisé a été de 46,07 $, comparativement à 70,55 $.

« Si vous regardez ce qui s’est passé, l’écart a été corrigé, et sur-corrigé, très rapidement, ce qui a pour conséquence inattendue (…) d’endommager de façon importante le système économique du transport ferroviaire, et de nombreuses livraisons par rail s’arrêtent ou se sont arrêtées », a souligné M. Williams.

« Cela va avoir un impact opposé à celui désiré par le gouvernement. »

L’écart de prix entre le mélange de bitume Western Canadian Select et le mélange de référence de New York, le West Texas Intermediate, s’est élargi à 52 $ US le baril en octobre, mais a été ramené à moins de 10 $ US en décembre et en janvier.

Pour soutenir le coût plus élevé du transport ferroviaire par rapport aux oléoducs, l’écart de prix entre les bitumes canadien et américain doit être supérieur à environ 15 $ US à 20 $ US le baril, a calculé l’Impériale.