Attractivité minière: le Québec demeure dans le top 10 mondial
François Normand|Publié le 06 mai 2022En 2021, le Québec se maintient au 6e rang, derrière la région de l’Australie occidentale, la Saskatchewan, le Nevada, l’Alaska et l’Arizona. (Photo: 123RF)
Le Québec maintient sa place au 6e rang mondial en ce qui a trait à l’attractivité de son secteur minier, révèle l’enquête annuelle sur les sociétés minières de l’Institut Fraser, qui a décortiqué 84 juridictions aux quatre coins de la planète.
Ainsi, selon le Survey of Mining Companies 2021, le Québec arrive derrière la région de l’Australie occidentale, la Saskatchewan, le Nevada, l’Alaska et l’Arizona.
Le secteur minier québécois maintient aussi son positionnement au deuxième rang au Canada, derrière la Saskatchewan. L’Ontario, qui vient de lancer sa stratégie sur les minéraux critiques, se classe quant à elle au 12e rang mondial.
Entre 2017 et 2021, le secteur minier québécois s’est classé au 6e rang à trois reprises. En revanche, en 2019, le Québec avait chuté au 18e rang, et ce, après avoir atteint le 4e rang l’année précédente, selon l’enquête du think tank de droite.
Depuis 1997, l’institut Fraser sonde chaque année des personnes travaillant dans les domaines de l’exploration et l’exploitation minière afin d’évaluer comment les dotations en minéraux et les facteurs de politique publique – comme la fiscalité et la réglementation – affectent les investissements dans l’exploration.
Cette année, l’Institut Fraser a sondé par voie électronique environ 2 200 personnes entre le 23 août et le 19 novembre 2021.
L’organisme se sert de ces réponses pour classer les provinces, les États et les pays selon la mesure dans laquelle les facteurs de politique publique encouragent ou découragent les investissements miniers.
Des améliorations, mais encore des irritants
Dans un communiqué publié le 29 avril, l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ) affirme avoir noté des «améliorations» dans l’évaluation des entreprises sondées pour trois préoccupations en particulier :
- la multiplication et l’imprévisibilité de la réglementation
- les incertitudes liées à la validité des claims
- les incertitudes quant aux futures protections du territoire
«La mise en place de la réglementation, au cours des deux dernières années, reliée à la modernisation de la Loi sur la qualité de l’environnement, a probablement contribué à diminuer l’incertitude concernant cet aspect pour les PME d’exploration», souligne l’AEMQ, qui compte 150 membres corporatifs et 1200 membres individuels.
Malgré ces améliorations concernant l’incertitude réglementaire et la validité des claims, l’association dit «s’inquiéter» des dernières initiatives du gouvernement à ce sujet.
«La modification de l’article 69 de la Loi sur les mines engendrera un minimum de 200 nouvelles autorisations par année pour les explorateurs. Ainsi, pour la même activité, trois autorisations pourraient être nécessaires, assorties de conditions et contraintes différentes et également, des délais dus à la gestion des demandes gérées par trois entités œuvrant en silo.»
Selon l’AEMQ, les conséquences seraient «préoccupantes et disproportionnées». Car, en cas d’infraction à l’autorisation, le pouvoir des administrateurs du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles «s’étendra jusqu’à la suspension et la révocation du claim».
Joint par Les Affaires, le ministère n’a pas été en mesure de formuler un commentaire à propos de la position de l’AEMQ plus de 24 heures après notre premier message.