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Canola: Andrew Scheer demande à Justin Trudeau de réagir

La Presse Canadienne|Mis à jour le 15 avril 2024

Il a également demandé à M. Trudeau de prendre plusieurs mesures plus immédiates.

Le chef conservateur Andrew Scheer demande au premier ministre Justin Trudeau de réagir à l’interdiction imposée par la Chine sur les importations canadiennes de canola en revenant sur l’engagement d’Ottawa à verser des centaines de millions de dollars dans la banque de développement multilatérale de Pékin.

M. Scheer a tenu une conférence de presse, lundi, pour faire pression sur M. Trudeau afin qu’il gère la querelle du canola en coupant le financement prévu par le Canada à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures de la Chine, dans laquelle le gouvernement s’est engagé à verser 256 millions $ sur cinq ans.

Il a également demandé à M. Trudeau de prendre plusieurs mesures plus immédiates, notamment en nommant un nouvel ambassadeur en Chine, en déposant une plainte concernant le différend sur le canola auprès de l’Organisation mondiale du commerce et en augmentant le soutien financier aux agriculteurs pris dans le feu croisé de ce qui est devenu un différend diplomatique plus large entre les deux pays.

Invoquant des inquiétudes non prouvées concernant les organismes nuisibles, la Chine a rejeté les envois canadiens de semences de canola au cours des derniers mois et a suspendu les licences de deux grands exportateurs canadiens.

« En ne faisant rien, cette politique d’apaisement que Justin Trudeau a adoptée avec le gouvernement en Chine n’a clairement pas fonctionné », a déclaré M. Scheer à Ottawa.

La décision de la Chine de couper les expéditions de graines de canola canadiennes est largement considérée comme une tentative d’appliquer une pression économique sur le Canada à la suite de l’arrestation en décembre dernier de la dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou, à Vancouver, à la demande des États-Unis.

Dans les jours qui ont suivi l’arrestation de Meng, la Chine a arrêté deux citoyens canadiens accusés d’avoir participé à des activités mettant en danger la sécurité nationale de la Chine. Michael Kovrig, un ancien diplomate canadien, et Michael Spavor, un entrepreneur, sont toujours détenus par les autorités chinoises. Le gouvernement Trudeau a qualifié ces détentions d’« arbitraires ».

Quelques semaines plus tard, M. Trudeau a montré la porte à l’ancien ambassadeur du Canada en Chine, John McCallum, pour s’être écarté du scénario dans les efforts du gouvernement pour obtenir la libération des deux hommes. Avant son affectation à Pékin, M. McCallum a été un député libéral de longue date et un membre du cabinet.

M. Scheer a essayé de faire de la querelle du canola un exemple parmi tant d’autres des échecs des libéraux sur le plan de la politique étrangère.

« Il n’y a eu aucune réaction, aucune conséquence pour la détention de nos citoyens et l’interdiction de nos exportations par le gouvernement chinois », a déploré M. Scheer.

« Je pense que lorsqu’un pays se défend et montre que le fait de maltraiter nos citoyens et de bloquer nos exportations a des conséquences, c’est à ce moment que la Chine reconnaîtra qu’elle ne devrait pas poursuivre dans cette voie. »

Le gouvernement libéral a mis en place un groupe de travail sur le canola et a demandé à une délégation d’experts de se rendre en Chine pour examiner les plaintes. Il a indiqué qu’il explorait différentes options pour apporter un soutien financier aux agriculteurs.