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Plus de 320G$ de contrats d’ici 2035: comment obtenir votre part du gâteau?

François Normand|Édition de la mi‑novembre 2024

Plus de 320G$ de contrats d’ici 2035: comment obtenir votre part du gâteau?

Le gouvernement consacrera aussi 2 G$ pour maintenir en bon état le réseau routier ainsi qu’à le développer. (Photo: Adobe Stock)

CONTRATS HISTORIQUES. La première phase de la Baie-James (1973-1985) demeure une période de grande prospérité. Elle a créé 140 000 emplois et accordé des contrats à des centaines de fournisseurs d’Hydro-Québec. Les contrats à venir d’ici 2035 pour décarboner l’économie (batterie, mines, électricité) et le Plan québécois des infrastructures (2024-2034) surpasseront de loin cette période mythique en matière d’investissement. Selon une analyse effectuée par Les Affaires, la valeur de ces contrats s’élèvera à plus de 320 milliards de dollars (G$), une estimation qui est sans doute trop conservatrice.

1. Le Plan d’action 2035 d’Hydro-Québec (155 G$-185 G$)

Sur le plan de l’énergie, le Plan d’action 2035 d’Hydro-Québec prévoit des investissements de 155 G$ à 185 G$ sur dix ans. Hydro-Québec ajoutera une capacité de 8000 à 9000 mégawatts (MW), incluant des économies d’énergie de 1600 MW à 1800 MW.

Par exemple, la société d’État installera de 3800 MW à 4200 MW d’hydroélectricité et plus de 10 000 MW de puissance installée d’énergie éolienne — mais pour générer seulement de 1500 MW à 1700 MW d’énergie en raison de l’intermittence.

Ces investissements de 155 G$ à 185 G$ incluent des dépenses de 45 G$ à 50 G$ pour assurer la fiabilité et la qualité du service à partir des actifs existants. Par conséquent, la valeur des nouveaux actifs s’élève en fait de 110 G$ à 135 G$.

Pour sa part, la fameuse phase 1 de la Baie-James (10 812 MW) a représenté des investissements de 13,7 G$ en 1973, soit environ 95 G$ en dollars d’aujourd’hui, selon l’estimateur d’inflation de la Banque du Canada.

2. Les projets dans la filière batterie (16 G$ à ce jour)

En ce qui concerne la filière batterie, la valeur des principaux projets annoncés s’élève à plus de 16 G$, selon une estimation d’Investissement Québec. De ce montant, 10,9 G$ sont le fruit d’investissements réalisés par des entreprises « qui s’implanteront ici », selon la société d’État.

D’autres annonces pourraient suivre dans les prochaines années au fil du développement de la filière au Québec si, du moins, la concurrence chinoise (les coûts) et d’autres territoires, comme l’Ontario et les États-Unis (la localisation des entreprises), ne limitent pas sa croissance.

Plusieurs projets sont en construction dans le parc industrialo-portuaire de Bécancour, où se concentre la grappe au Québec.

Ultium Cam, une coentreprise formée de POSCO Canada et de GM Canada, investit plus de 600 millions de dollars (M$) pour construire une usine de production de matériaux actifs de cathodes pour batterie lithium-ion, qui sera mise en service en 2025.

Nemaska Lithium, une coentreprise formée par Investissement Québec et Arcadium Lithium (bientôt par Rio Tinto, qui a fait une offre d’achat sur cette dernière le 9 octobre), investit 2 G$ pour construire une usine d’hydroxyde de lithium, qui sera opérationnelle en 2026.

EcoPro BM, un partenariat entre Ford, EcoPro BM et SK On, investit 1,2 G$ pour construire une usine de matériaux actifs de cathodes pour batteries, mais l’année de mise en service reste à confirmer.

C’est sans parler du projet de Northvolt de construire une usine de cellules de batteries à Saint-Basile-le-Grand, en Montérégie. Il s’agit d’un projet estimé à 7 G$, mais dont la réalisation est incertaine en raison des problèmes financiers de la maison mère, en Suède.

3. Le Plan québécois des infrastructures 2024-2034 (153 G$)

Sur le plan de la valeur, le Plan québécois des infrastructures du gouvernement Québec regorge pratiquement autant d’occasions d’affaires pratiquement aussi importantes que le Plan d’action 2035 d’Hydro-Québec.

Pour la période 2024-2034, on parle de dépenses qui s’élèveront à 153 G$, qui incluront des constructions et des réfections d’infrastructures existantes. Ce plan vise les secteurs jugés prioritaires par Québec.

Il concerne en particulier les réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur, l’ensemble du réseau routier et des transports collectifs, sans parler des logements sociaux — le Québec vit une crise du logement abordable.

Par exemple, le gouvernement investira 2,9 G$ afin de poursuivre entre autres la construction, la reconstruction, l’agrandissement et le réaménagement d’hôpitaux.

Le gouvernement consacrera aussi 2 G$ pour maintenir en bon état le réseau routier ainsi qu’à le développer, incluant des voies réservées pour le transport collectif sur les autoroutes.