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Énergie: l’Allemagne se prépare à être dépendante des importations d’hydrogène

AFP|Publié le 24 juillet 2024

Énergie: l’Allemagne se prépare à être dépendante des importations d’hydrogène

Selon le ministère de l'économie, l’Allemagne devra importer en 2030 de l’hydrogène et des dérivés d’hydrogène à hauteur de 45 à 90 térawattheures (TWh), soit 50 à 70% de ses besoins annuels totaux. (Photo: Getty Images)

Berlin — L’Allemagne, qui mise sur l’hydrogène pour décarboner son économie, se prépare à devoir importer de 50 à 70% des quantités nécessaires, a indiqué mercredi le gouvernement sous la pression des acteurs de l’économie pour mettre en œuvre cet objectif ambitieux.

Pour la première économie européenne qui a renoncé au nucléaire en 2023 et qui veut se sevrer du charbon d’ici 2030 à 2038, l’hydrogène et ses dérivés sont la clé de la décarbonation de l’industrie et de la production d’énergie.

D’autant que la guerre en Ukraine a sonné le glas du gaz russe bon marché qui a fait tourner les usines allemandes durant des décennies.

Une grande partie des besoins en hydrogène «devra être couverte par des importations de l’étranger», a déclaré mercredi le ministre de l’Économie Robert Habeck (Verts) en présentant la feuille de route du gouvernement pour s’approvisionner auprès de pays tiers.

Selon le ministère, l’Allemagne devra importer en 2030 de l’hydrogène et des dérivés d’hydrogène à hauteur de 45 à 90 térawattheures (TWh), soit 50 à 70% de ses besoins annuels totaux (entre 95 et 130 TWh). D’ici 2045, les besoins du pays pourraient atteindre entre 360 et 500 TWh d’hydrogène et environ 200 TWh de dérivés d’hydrogène.

Berlin dit travailler avec « un grand nombre de pays, de régions et d’acteurs partenaires » afin de « diversifier au maximum les sources d’approvisionnement ».

L’établissement de partenariats sur l’hydrogène a été au cœur de nombreux déplacements du chancelier Olaf Scholz et du ministre de l’Économie ces deux dernières années, notamment sur le continent africain, mais aussi au Canada, au Qatar ou en Australie.

L’importation depuis les pays partenaires se fera par bateau, sous forme d’ammoniac ou d’hydrogène liquide, l’Allemagne misant également sur la construction de pipelines pour l’acheminement depuis les régions les moins éloignées.

L’hydrogène doit être utilisé dans les secteurs où les énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien, ne peuvent pas être utilisées directement, par exemple dans les secteurs industriels à forte consommation d’énergie comme la production d’acier.

Il doit aussi, à terme, remplacer le gaz dans les centrales produisant de l’électricité.

Plusieurs représentants de l’économie ont critiqué mercredi cette feuille de route, estimant qu’elle n’était pas assez concrète.

Il manque « de nouvelles mesures, des impulsions fraîches ou même des jalons qui pourraient stimuler le commerce mondial de l’hydrogène », a déploré Hartmut Rauen, de l’association des constructeurs de machines-outils (VDMA).

Les professionnels du gaz regroupés dans l’association « Zukunft Gas » ont demandé « des mesures concrètes et des calendriers », ainsi que la mise en place d’un « système de certification international uniforme pour l’hydrogène ».