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Glencore envisage d’améliorer encore son offre

AFP|Publié le 19 avril 2023

Glencore envisage d’améliorer encore son offre

Glencore a fait une offre à Teck pour lui proposer de fusionner leurs activités et de simultanément les scinder pour créer deux entreprises, l’une spécialisée dans les métaux et l’autre dans le charbon. (Photo: Getty Images)

Le géant suisse des matières premières Glencore a publié mercredi une lettre ouverte aux actionnaires du groupe minier canadien Teck Resources pour tenter de les convaincre d’accepter son offre de rachat, se disant prêt à encore l’améliorer.

Le groupe canadien a répliqué par sa propre lettre à ses actionnaires, affirmant que l’offre de Glencore n’est pas une «option réaliste ou viable».

La missive de Glencore est «une tentative opportuniste de perturber» son projet de scission du charbon «avec une proposition mal définie et hautement incertaine», accuse le groupe canadien.

Mercredi matin, le groupe suisse a publié une lettre aux actionnaires de Teck Resources à l’approche d’une assemblée générale extraordinaire pour les exhorter «à agir».

Glencore leur assure qu’il pourrait «améliorer les termes et la valeur» de sa proposition, «ce qui serait dans le meilleur intérêt de tous les actionnaires de Teck».

La lettre est adressée aux actionnaires de classe B, les actions de Teck Resources se départageant en deux catégories. Les actions de classe A disposent de davantage de droits de votes.

 

Scission du charbon métallurgique

En février, Teck Resources, un des principaux groupes miniers au Canada, avait dévoilé un projet proposant de se séparer du charbon métallurgique en scindant en deux ses activités. Ses actionnaires doivent voter sur ce projet lors d’une assemblée générale extraordinaire le 26 avril.

Mais entretemps, Glencore a fait une offre à Teck pour lui proposer de fusionner leurs activités et de simultanément les scinder pour créer deux entreprises, l’une spécialisée dans les métaux et l’autre dans le charbon.

Cette offre de plus 22,5 milliards de dollars représentait une prime de 20% par rapport au cours de clôture de Teck le 24 mars. Le groupe canadien l’a immédiatement refusée.

Parmi leurs arguments, ses dirigeants ont averti que les activités de Glencore englobent aussi du charbon thermique, beaucoup plus contesté que le charbon métallurgique en raison de ses émissions de CO2 et de sa contribution au changement climatique.

Face à ce refus, Glencore a modifié sa proposition le 11 avril, offrant aux actionnaires de Teck Resources qui souhaitent sortir du charbon de recevoir 24% de MetalsCo, une des deux entreprises qui émergerait de son offre, ainsi qu’un versement en numéraire d’un montant total de 8,2 milliards de dollars. Le conseil d’administration de Teck a de nouveau refusé.

 

«Financièrement complexe» a posteriori

Lundi, Norman Keevil, le patriarche de la famille qui détient une grande partie des actions de classe A, a soutenu les dirigeants de Teck, se disant ouvert à une transaction «avec le bon partenaire» et dans les «bons termes» mais «après la séparation». La proposition de Glencore n’est pas la bonne et intervient «au mauvais moment», a-t-il affirmé.

Les actions de classe A disposent de 100 droits de vote par titre, contre 1 pour les actions de classe B. Les actions de classe A, détenues par la famille Keevil par le biais de Temagami Mining ainsi que par une filiale du groupe japonais Sumitomo Metal Mining, représentent 60,5% des droits de vote, selon le rapport annuel de Teck Resources.

Le fonds activiste Bluebell Capital, actionnaire des deux groupes avec une participation non-divulguée, estime pour sa part que Glencore devrait lui-même commencer par se séparer de ses propres activités dans le charbon, quitte à discuter dans un deuxième temps avec Teck lorsque celui-ci aura achevé son projet, a indiqué à l’AFP le fonds qui a envoyé une lettre aux dirigeants de Glencore.

Glencore défend toutefois sa proposition, expliquant qu’un rapprochement a posteriori créerait une situation «financièrement complexe». Il met en cause des mesures transitoires prévues dans le projet de scission de Teck, qui, selon lui, compliquerait l’intégration si le rapprochement devait se faire ultérieurement.

Sa proposition «ne pourrait plus être mise en place sous sa forme actuelle», écrit-il dans sa lettre ouverte aux actionnaires.

«Nous encourageons les actionnaires de Teck à agir pour s’assurer que le conseil d’administration de Teck engage des négociations de bonne foi», écrit le géant suisse, actif à la fois dans le courtage et l’extraction de matières premières.