Hydro-Québec veut vendre de l’énergie à l’État de New York
La Presse Canadienne|Publié le 12 mai 2021(Photo: Colin Perkel pour La Presse canadienne)
Après le Massachusetts, c’est à l’État de New York qu’Hydro-Québec veut vendre de l’électricité. Si le projet va de l’avant, ça pourrait être son plus gros coup à ce jour.
La société d’État a annoncé mercredi qu’elle et son partenaire américain Transmission Developers proposent de construire une ligne de transport pour alimenter le cinquième de la grosse pomme avec une combinaison d’hydroélectricité québécoise et d’électricité renouvelable produite dans le nord de l’État de New York.
Le projet, nommé Champlain Hudson Power Express (CHPE), permettrait de livrer jusqu’à 1250 mégawatts (MW), soit l’équivalent de la consommation de 1,2 million de foyers.
« Cet apport d’énergie propre réduirait les émissions de carbone d’environ 3,9 millions de tonnes métriques annuellement, ce qui équivaudrait à retirer 44 % des voitures des rues de New York », insiste Hydro-Québec dans un communiqué.
Dans son approche, Hydro-Québec mise sur le côté vert de l’énergie qu’elle produit. Sa grande patronne, Sophie Brochu, note d’ailleurs qu’elle veut « aider l’État et sa métropole à atteindre leurs objectifs climatiques ambitieux ».
L’État le plus peuplé de la Nouvelle-Angleterre s’est donné pour cible de réduire ses émissions polluantes de 40 % d’ici 2030 et de 85 % d’ici 2050, par rapport aux niveaux de 1990.
Ligne souterraine
Selon la proposition, la ligne de transport serait entièrement souterraine. « Son tracé commence à la frontière canado-américaine, à la limite sud du Québec, puis passe sous le lac Champlain, le fleuve Hudson et la rivière Harlem avant de rejoindre le poste électrique Astoria, dans le Queens, à New York », détaille Hydro-Québec.
La ligne électrique qui devra être construite au Québec sera également souterraine, a assuré Lynn St-Laurent, une porte-parole de la société d’État, en entrevue avec La Presse Canadienne. Elle reliera le poste Hertel, situé à La Prairie, jusqu’à la frontière. Des consultations publiques seront lancées dans les prochaines semaines.
Le projet a reçu toutes « les autorisations voulues ». Avec une mise en chantier dès cette année, la société d’État projette que la ligne pourrait être mise en service en 2025.
En parallèle, Hydro-Québec mène une bataille dans le Maine où passerait un éventuel corridor énergétique visant à exporter de l’électricité au Massachusetts.
Hydro-Québec souhaite y acheminer 9,45 térawattheures d’hydroélectricité par année pendant 20 ans dans le cadre d’un contrat dont les revenus sont estimés à environ 10 milliards $ US.