Hydrogène vert: la France veut créer un «Airbus des batteries»
François Normand|Publié le 08 septembre 2020La France veut collaborer avec l’Allemagne dans le domaine de l’hydrogène en créant de grosses usines d'électrolyseurs.
La France a détaillé ce mardi 8 septembre son plan de 7,2 milliards d’euros (11,2 G$CA) d’ici 2030 pour développer sa filière d’hydrogène renouvelable. Cette stratégie – en grande partie européenne – passera notamment par la création d’un «Airbus des batteries», en construisant de grosses usines d’électrolyseurs.
Ces investissements font partie du plan de relance de 100 milliards d’euros annoncé la semaine dernière par Paris afin de relancer l’économie française, durement touchée par la pandémie de la COVID-19, comme la plupart des autres économies dans le monde.
Le gouvernement français veut collaborer avec l’Allemagne dans le domaine de l’hydrogène vert afin de fabriquer des batteries pour les voitures électriques, en s’inspirant de la collaboration franco-allemande avec l’avionneur Airbus.
Paris parle d’ailleurs de créer un «Airbus des batteries», rapporte le quotidien économique et financier Les Échos.
Dans son plan de relance publié en juin, le gouvernement allemand a aussi inclu une enveloppe importante (9 milliards d’euros) pour investir dans la production d’hydrogène renouvelable.
600 000 tonnes d’hydrogène vert en 2030
En 2030, la France espère produire 600 000 tonnes d’hydrogène vert par année.
Actuellement, la France fabrique déjà plus de 900 000 tonnes d’hydrogène par année. Toutefois, 94% de cet hydrogène est produit à partir d’énergie fossile (pétrole, gaz naturel, charbon), selon une analyse du cabinet Norton Rose Fulbright.
Plus précisément, la première priorité de Paris est de décarboner l’hydrogène utilisé dans les procédés industriels, et ce, du raffinage à l’agroalimentaire en passant par la chimie et l’électronique.
Le gouvernement veut aussi mettre davantage d’hydrogène renouvelable à la disposition des transports lourds, c’est-à-dire les camions et les trains en zone non-électrifiée.
Le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, n’exclut pas non plus d’étendre ce carburant vert à l’aviation, rapporte le quotidien Ouest-France. «Il faut qu’en 2035 nous ayons réussi à avoir un avion […] neutre en carbone, et l’hydrogène est probablement l’option la plus prometteuse», a déclaré le ministre.
À terme, Paris veut réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France de 6 millions de tonnes de CO2 en 2030.
Pour mettre les choses en perspective, la France a émis 441 millions de tonnes équivalentes de CO2 en 2019, selon le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (CITEPA).