La participation de François Legault à la récente COP26 sur climat à Glasgow, en Écosse, aurait augmenté davantage son intérêt pour l’hydrogène vert. (Photo: Getty Images)
Le cabinet du premier ministre François Legault affirme qu’il n’a pas reporté la publication de sa stratégie sur l’hydrogène vert et les biocarburants, et qu’il n’a jamais été question de la dévoiler en 2021, mais plutôt en 2022.
«On suit le cours de notre échéancier », affirme au bout du fil l’attachée de presse du premier ministre, Nadia Talbot.
Plus tôt ce jeudi, Les Affaires a publié une nouvelle selon laquelle Québec reporterait la publication de sa future stratégie, car elle manquait d’ambition pour faire naître une véritable industrie au Québec, selon une source de l’industrie préférant garder l’anonymat.
La participation de François Legault à la récente COP26 sur climat à Glasgow, en Écosse, aurait augmenté davantage son intérêt pour l’hydrogène vert.
En fin de journée, notre source nous a réitéré qu’une personne au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) lui a récemment indiqué –ainsi qu’à d’autres personnes– que la publication, prévue d’ici la fin de l’année, était reportée à l’hiver ou au printemps de 2022.
Un enjeu de perception à propos de cet échéancier au sein du gouvernement pourrait expliquer cette interprétation très différente des choses entre le cabinet du premier ministre et des sources de l’industrie.
Par ailleurs, le cabinet affirme aussi qu’il comptait investir beaucoup plus que des dizaines de millions de dollars pour développer la filière de l’hydrogène vert au Québec, comme nous l’avons indiqué.
Selon notre source, c’est effectivement dans cet ordre de grandeur si l’on exclut les biocarburants, dont les projets sont plus avancés.
Récemment, une autre source de l’industrie affirmait à Les Affaires que Québec ne mettait pas assez d’argent sur la table pour développer la filière de l’hydrogène vert.
Par exemple, la France investira 7,2 milliards d’euros (10,2 G$CA), tandis que l’Allemagne et le Royaume-Uni injecteront respectivement plus 8 milliards d’euros (plus de 11,4 G$CA) et 4 milliards de livres sterling (6,7 G$CA).
Pierre Fitzgibbon s’implique davantage
Par ailleurs, le cabinet n’a pas démenti notre information selon laquelle le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, s’est récemment inséré dans le dossier afin de prêter main-forte au ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Julien, qui a la responsabilité d’élaborer la stratégie.
L’arrivée de Pierre Fitzgibbon dans le dossier, dit-on à Québec, serait un processus normal de collaboration entre les deux ministères, alors qu’il faudra investir des sommes importantes pour développer la filière de l’hydrogène vert.
Le cabinet dément aussi l’information à l’effet qu’il envisageait de créer une nouvelle société d’État pour développer la filière, la société québécoise sur l’hydrogène vert, comme le rapportait un quotidien ce jeudi matin.
Selon nos informations, Investissement Québec, le bras financier du gouvernement qui relève du MEI, est appelé à jouer un rôle important dans la future stratégie sur l’hydrogène vert et les biocarburants.
Hydro-Québec, dont l’hydroélectricité est névralgique pour produire de l’hydrogène vert au Québec, sera aussi impliquée.