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L’Impériale garde le cap sur le diesel renouvelable, malgré les défis aux États-Unis

La Presse Canadienne|Mis à jour le 02 août 2024

L’Impériale garde le cap sur le diesel renouvelable, malgré les défis aux États-Unis

(Photo: 123RF)

L’Impériale a fait le point sur ce qui sera la plus grande installation de diesel renouvelable au Canada, affirmant que la construction du complexe près d’Edmonton se déroule bien et devrait être terminée au printemps prochain.

Le projet de 720 millions de dollars (M$) en cours à sa raffinerie de Strathcona devrait avoir une capacité de production annuelle de plus d’un milliard de litres de diesel renouvelable. 

L’installation utilisera des huiles végétales d’origine locale et de l’hydrogène à faible teneur en carbone pour produire un carburant à base de biomasse, aidant ainsi L’Impériale à se préparer à la transition énergétique en diversifiant son portefeuille de produits pétroliers, selon l’entreprise.

Le président et chef de la direction, Brad Corson, a déclaré vendredi aux analystes lors d’une conférence téléphonique que l’entreprise continue d’être satisfaite de sa décision de mettre en oeuvre le projet, malgré le fait qu’une récente surabondance d’approvisionnement en carburants renouvelables au sud de la frontière nuit aux marges pour les producteurs aux États-Unis.

«Il est important de distinguer le marché que nous observons et les moteurs économiques pour nous, par rapport peut-être à ce que vous voyez sur d’autres marchés comme les États-Unis, a affirmé Brad Corson. Pour nous, nous continuons à considérer cela comme un projet hautement économique.»

Le diesel renouvelable est chimiquement équivalent au diesel pétrolier. Cela signifie qu’il peut être transporté directement dans des oléoducs ou vendu dans des stations de vente au détail sans modification de l’infrastructure ni mélange de carburant. 

Cela en fait une proposition attrayante pour les raffineurs face à une réglementation axée sur le climat comme la norme canadienne sur les carburants propres qui oblige les fournisseurs de carburant liquide à réduire progressivement l’intensité carbone des carburants qu’ils produisent et vendent au Canada.

Selon la Régie de l’énergie du Canada (REC), une production accrue de diesel renouvelable est un moyen pour les producteurs de carburant du pays d’atteindre l’objectif fédéral de réduire l’intensité des émissions de leurs produits de 15% sous les niveaux de 2016 d’ici 2030. 

La REC affirme que si les pays veulent respecter leurs engagements climatiques déclarés, 35% de l’approvisionnement mondial en carburant diesel pourrait être du diesel renouvelable d’ici 2050.

Le premier complexe autonome de diesel renouvelable au Canada, construit par Tidewater Renewables à Prince George, en Colombie-Britannique, a été achevé l’année dernière, et une poignée d’autres projets sont proposés à travers le pays. 

Mais aux États-Unis, la production de diesel renouvelable a bondi de façon marquée. Depuis 2021, la capacité de production de diesel renouvelable et d’autres biocarburants a plus que triplé, selon l’Energy Information Administration des États-Unis.

En outre, les nombreuses installations de diesel renouvelable doivent se faire concurrence pour obtenir les matières premières dont elles ont besoin pour fabriquer le produit. (Le diesel renouvelable peut être fabriqué à partir d’huile végétale, de graisses animales, d’huile de cuisson usagée ou même d’algues.)

Pas de coûts de transport importants

Brad Corson a déclaré vendredi aux analystes que les défis auxquels est confronté le marché américain du diesel renouvelable ne constituent pas un problème pour L’Impériale.

«Nous avons conçu cette installation pour traiter les matières premières agricoles, les huiles disponibles dans la région en général. Nous nous approvisionnons auprès de cultures et de fermes relativement proches, donc il n’y a pas de coûts de transport importants», a-t-il fait valoir.

«Ce qui est également unique par rapport à ce que l’on voit aux États-Unis, c’est l’environnement réglementaire que nous avons ici», a-t-il ajouté, soulignant que les incitatifs réglementaires au niveau provincial combinés à la norme fédérale sur les carburants propres fournissent un plus grand soutien économique aux projets canadiens.

«Toutes ces choses réunies nous placent dans un endroit différent, mais bien meilleur, que celui que vous pourriez voir aux États-Unis.»

L’Impériale a connu une hausse significative de son bénéfice net au deuxième trimestre, qui a atteint 1,13 milliard de dollars (G$), comparativement à un bénéfice net de 675M$ un an auparavant.

La progression observée au cours de la période terminée le 30 juin montre un bénéfice de 2,11$ par action sur une base diluée, contre 1,15$ par action au deuxième trimestre de 2023.

L’Impériale a attribué la croissance des bénéfices aux avantages combinés du renforcement des prix de référence du brut en Amérique du Nord et de l’ouverture de l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, qui a contribué à réduire le rabais que les producteurs canadiens accordent généralement sur leur pétrole en raison du manque d’accès aux exportations.

Le total des produits et des autres revenus s’est élevé à 13,38G$, en hausse par rapport à 11,82G$ un an auparavant.

L’Impériale a indiqué que la production a été en moyenne de 404 000 barils d’équivalent pétrole brut par jour au cours du trimestre, contre 363 000 un an plus tôt.

Le débit des raffineries pour le trimestre était en moyenne de 387 000 barils par jour, contre 388 000 barils par jour un an auparavant.