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L’Alberta Energy Regulator suspend des programmes de surveillance

La Presse Canadienne|Publié le 22 mai 2020

Les entreprises n’ont plus besoin notamment de surveiller les émanations provoquées par la combustion.

Une grande variété d’exigences liées à la surveillance environnementale de l’entière industrie énergétique de l’Alberta ont été suspendues.

Les décisions, affichées mercredi sur le site internet de l’Alberta Energy Regulator, s’ajoutent à des mesures semblables annoncées précédemment pour les mines de sables bitumineux à ciel ouvert de la province, et résultent d’inquiétudes pour la santé publique dans la foulée de la pandémie de la COVID-19.

Dans l’une des deux décisions, l’organisation albertaine parle d’inquiétudes jugées légitimes et d’informations démontrant que les opérateurs ne seraient pas en mesure d’effectuer certains plans de surveillance en respectant les ordres et les directives en lien avec la COVID-19.

La liste des exigences ayant été suspendues est longue.

Les entreprises n’ont plus besoin de surveiller les émanations provoquées par la combustion, de mener des programmes pour détecter et réparer des fuites de méthane, un puissant gaz à effet de serre.

Les eaux de surface n’ont plus besoin d’être testées, à moins qu’elles s’échappent dans l’environnement, et ces eaux n’ont plus besoin d’être testées en laboratoire.

La décision confirme aussi que la surveillance des sols et des eaux souterraines n’est plus requise « sauf si toute forme de surveillance est nécessaire pour protéger la santé humaine et les récepteurs écologiques ».

Ces dernières mesures sont valides jusqu’au 30 septembre, les seules interruptions où une date définitive a été fixée.

Il ne sera plus nécessaire de mener une surveillance de la faune lors d’exploitations de sables bitumineux in situ, incluant les programmes de recherches et les estimations de la population. Cela inclut la surveillance à distance, bien que les systèmes de dissuasion doivent demeurer sur place.

Lorsque la décision sur les mines de sables bitumineux à ciel ouvert a été annoncée, un porte-parole de l’organisation a indiqué les entreprises devaient toujours collecter les données de surveillance et rapporter les cas d’urgence. Selon Shawn Roth, l’organisation va continuer de superviser les opérations.

Plusieurs observateurs ont manifesté leurs inquiétudes.

Un professeur de l’Université de Calgary a souligné que la liste d’exceptions ressemble à la longue de liste de souhaits de l’Association canadienne des producteurs pétroliers. Shaun Fluker a sous-entendu que la pandémie servait de prétexte pour accorder des concessions.

Mel Grandjamb, chef de la Première Nation de Fort McKay, a affirmé que la décision a été prise sans consultation, malgré le fait que sa bande se trouve au coeur de la région des sables bitumineux.

D’autres ont noté que les décisions en Alberta vont beaucoup plus loin que celles qui ont été prises dans d’autres secteurs.