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Le mythe des biocarburants à base de bois carboneutres

Camille Robillard|Publié le 25 mars 2022

Le mythe des biocarburants à base de bois carboneutres

 

Plusieurs analyses l’ont démontré: l’invasion en Ukraine par la Russie aura des répercussions sur l’atteinte des objectifs environnementaux de plusieurs pays. Toutefois, l’Europe est sujette à un défi supplémentaire, celui de la controverse sur les biocarburants à base de bois. 
Dans son étude économique «La controverse environnementale autour des biocarburants à base de bois», l’analyste géopolitique à la Banque Nationale du Canada Angelo Katsoras met en lumière la dépendance de plus en plus croissante de l’Union européenne (UE) à ces sources d’énergie. À l’heure actuelle, 22% de sa demande totale d’énergie est couverte par les énergies renouvelables, qui elles sont produites à 60% par les carburants de biomasse, dont la principale matière première est le bois.
Ainsi, la demande mondiale de granulé de bois a augmenté considérablement au cours des dernières années. En 2020, alors que l’Europe constituait 75% de la demande, on estimait la valeur du secteur à 9,6 milliards de dollars (G$). Avec un taux de croissance annuel projeté à 12%, la somme pourrait atteindre près de 24 G$ d’ici 2028.
Les biocarburants de bois sont considérés comme carboneutres par ses défendeurs, dont fait partie l’Europe, puisque les émissions qu’ils dégagent sont compensées par la replantation d’arbres. Ils ne sont donc pas assujettis aux mêmes règles du système d’échange de droits d’émission de carbone que d’autres pollueurs. Toutefois, Angelo Katsoras souligne que «ne comptabiliser que les émissions liées à la coupe du bois signifie que l’empreinte carbone produite par le traitement du bois pour en faire des petits granulés, leur envoi par cargo et leur combustion dans une cheminée n’est pas prise en compte dans les dossiers d’émissions.»
Calculer différemment l’empreinte carbone des granulés de bois rendrait l’atteinte des objectifs environnementaux de l’Europe encore plus difficile. Mais résoudre la controverse qui entoure ce secteur est d’autant plus nécessaire, selon l’analyste géopolitique, notamment pour ne pas «affaiblir la confiance dans l’exactitude des données sur les émissions publiées par certains pays». 

 

Plusieurs analyses l’ont démontré: l’invasion en Ukraine par la Russie aura des répercussions sur l’atteinte des objectifs environnementaux de plusieurs pays. Toutefois, l’Europe est sujette à un défi supplémentaire, celui de la controverse sur les biocarburants à base de bois.

Dans son étude économique La controverse environnementale autour des biocarburants à base de bois, l’analyste géopolitique à la Banque Nationale du Canada Angelo Katsoras met en lumière la dépendance de plus en plus croissante de l’Union européenne (UE) à ces sources d’énergie. À l’heure actuelle, 22% de sa demande totale d’énergie est couverte par les énergies renouvelables, qui elles sont produites à 60% par les carburants de biomasse, dont la principale matière première est le bois.

Ainsi, la demande mondiale de granulé de bois a augmenté considérablement au cours des dernières années. En 2020, alors que l’Europe constituait 75% de la demande, on estimait la valeur du secteur à 9,6 milliards de dollars (G$). Avec un taux de croissance annuel projeté à 12%, la somme pourrait atteindre près de 24 G$ d’ici 2028.

Les biocarburants de bois sont considérés comme carboneutres par ses défendeurs, dont fait partie l’Europe, puisque les émissions qu’ils dégagent sont compensées par la replantation d’arbres. Ils ne sont donc pas assujettis aux mêmes règles du système d’échange de droits d’émission de carbone que d’autres pollueurs. Toutefois, Angelo Katsoras souligne que «ne comptabiliser que les émissions liées à la coupe du bois signifie que l’empreinte carbone produite par le traitement du bois pour en faire des petits granulés, leur envoi par cargo et leur combustion dans une cheminée n’est pas prise en compte dans les dossiers d’émissions.»

Calculer différemment l’empreinte carbone des granulés de bois rendrait l’atteinte des objectifs environnementaux de l’Europe encore plus difficile. Mais résoudre la controverse qui entoure ce secteur est d’autant plus nécessaire, selon l’analyste géopolitique, notamment pour ne pas «affaiblir la confiance dans l’exactitude des données sur les émissions publiées par certains pays».