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Londres — Les prix du pétrole dévissaient mardi de près de 5%, affaiblis par un nouveau confinement en Chine et des craintes croissantes de récession mondiale, la Banque centrale américaine apparaissant comme déterminée à contrer l’inflation en remontant encore ses taux d’intérêt.
Vers 10h40, heure du Québec, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 4,69% à 100,16 dollars américains, peu après avoir dévissé de plus de 5%, glissant brièvement sous le seuil des 100 $ US le baril.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre baissait quant à lui de 4,38%, à 92,76 $ US.
«Le scénario est extrêmement familier», explique Tamas Varga, analyste chez PVM Energy. «C’est la récession contre la pénurie de l’offre, la baisse de la demande contre la baisse de la production.»
La réunion des banquiers centraux à Jackson Hole vendredi a «confirmé les craintes de ceux qui s’inquiètent des perspectives économiques sombres induites par l’inflation», poursuit-il.
Dans un discours ferme, le patron de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a averti que la Fed userait «vigoureusement de ses outils» en relevant les taux d’intérêt.
En parallèle, près de quatre millions d’habitants de la province située autour de Pékin sont confinés mardi, les autorités voulant éviter tout emballement de l’épidémie de COVID-19 avant une grande réunion du Parti communiste chinois (PCC) à l’automne.
La Chine continue d’appliquer une stricte politique sanitaire, à l’inverse de la quasi-totalité des autres pays, pesant ainsi sur la demande d’or noir du pays, gros consommateur.
Sur le marché du gaz naturel, le TTF néerlandais, référence du marché européen, évoluait à 263 euros le mégawattheure (MWh), poursuivant sa baisse et s’éloignant de son récent sommet depuis le début de la guerre en Ukraine, atteint la semaine passée.
«Il semble que l’Allemagne ait pu réduire considérablement sa dépendance à l’égard du gaz russe en réduisant sa consommation et en faisant appel à d’autres fournisseurs», commentent les analystes de Commerzbank.
L’Allemagne s’est dite mardi en effet «en bien meilleure position» pour faire face «aux menaces» de la Russie, notamment à la crise du gaz déclenchée par Moscou dans le sillage de son invasion de l’Ukraine, selon le chancelier Olaf Scholz.
La France avait rempli jeudi matin à 90,06% ses stocks de gaz pour l’hiver, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI), en bonne route pour réaliser l’objectif du gouvernement d’atteindre 100% avant novembre.
Pour Commerzbank, l’interruption des livraisons de gaz russe via Nord Stream 1 à partir de mercredi ne devrait pas poser de «problème majeur», à condition que «les livraisons de gaz reprennent ensuite au niveau réduit de ces dernières semaines».