Des membres de la réunion ont recommandé de remettre à juin la décision de renouveler ou non la baisse de production.
Les cours du pétrole montaient lundi en cours d’échanges européens alors que le ministre saoudien de l’Énergie a promis que l’OPEP continuerait de surveiller l’état des réserves mondiales, malgré le report d’une réunion décisionnaire de l’Organisation.
Vers 10H15, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 67,53 dollars à Londres, en hausse de 37 cents par rapport à la clôture de vendredi.
À New York, le baril américain de WTI pour le contrat d’avril gagnait 62 cents à 59,14 dollars une heure après son ouverture. Vers 10H00, le WTI a poussé jusqu’à 59,23 dollars le baril, à son plus haut depuis quatre mois.
Réunis à Bakou, en Azerbaïdjan, plusieurs ministres de l’OPEP et de leurs partenaires, dont les représentants de la Russie et de l’Arabie saoudite, ont recommandé d’annuler la prochaine réunion officielle de l’OPEP+, prévue en avril, pour remettre à juin la décision de renouveler ou non leurs baisses de production.
« Les fondamentaux du marché ne changeront probablement pas dans les deux prochains mois », a indiqué le comité ministériel de suivi OPEP et non-OPEP (JMMC) pour expliquer cette décision.
« Les membres (de l’alliance) veulent pouvoir évaluer l’effet sur le marché des sanctions américaines contre l’Iran et de la crise au Venezuela » avant de se décider, a estimé Dean Popplewell, analyste chez Oanda.
La production vénézuélienne souffre de la crise politique qui secoue le pays tandis que Washington doit décider de renouveler ou non les exemptions accordées en 2018 à certains importateurs de brut iranien.
L’OPEP adopte donc une stratégie différente de celle de 2018, quand l’Organisation avait augmenté sa production en amont des sanctions américaines contre l’Iran. À l’époque, les exemptions accordées par Washington au dernier moment avaient surpris le marché et participé au plongeon des cours du pétrole au deuxième semestre, conduisant l’OPEP à adopter de nouveaux objectifs de production, plus bas qu’auparavant.
Mais le ministre saoudien de l’Énergie, Khaled al-Faleh, a ainsi assuré après la réunion de Bakou que « nous devons agir pour éviter qu’un surplus de l’offre ne se forme dans les semaines et mois à venir » dans les réserves de pétrole des États-Unis et de l’OCDE.
Si l’Arabie saoudite a perdu sa place de premier producteur mondial, dépassée par la Russie et les États-Unis, le premier exportateur mondial reste le pivot du marché avec un pétrole peu cher à produire.