Les prix du pétrole continuaient sur leur lancée vendredi pour atteindre de nouveaux records en plus d’un an, une hausse alimentée par l’augmentation moins importante que prévu de l’offre de l’OPEP+ à partir d’avril.
Vers 10 h 50 GMT (5 h 50 au Québec), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai gagnait 2,07% à Londres par rapport à la clôture de la veille, à 68,12 dollars, peu après avoir atteint 68,50 dollars, un plus haut depuis le 8 janvier 2020.
Pour sa part, le baril américain de WTI pour avril grimpait de 1,82% à 64,99 dollars, après avoir franchi temporairement la barre des 65 dollars sous laquelle il évoluait depuis près de 14 mois.
Les deux contrats de référence ont gagné plus de 30% depuis le 1er janvier.
Les analystes envisageaient des divergences entre les deux poids lourds de l’alliance, la Russie et l’Arabie saoudite, ainsi qu’une hausse de la production d’or noir plus prononcée.
Mais le deuxième sommet de l’année rassemblant les ministres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés s’est déroulé sans heurts et a débouché jeudi sur une ouverture modérée du robinet de brut à compter du mois prochain.
«La réunion a été fructueuse», a commenté vendredi le vice-premier ministre russe Alexandre Novak, responsable du ministère de l’Énergie et chef de file des dix alliés du cartel, des propos cités dans un communiqué mis en ligne par Moscou.
«Pour la troisième réunion consécutive, l’OPEP+ a fait preuve de prudence» dans sa politique de réduction de sa production d’or noir, ont souligné les analystes de Morgan Stanley, en prenant la décision «inattendue» de reconduire les quotas existants, exception faite de la Russie et du Kazakhstan qui pourront augmenter leur offre de 150 000 barils quotidiens.
Surtout, Riyad maintiendra son retrait volontaire et supplémentaire d’un million de barils par jour le mois prochain.
De quoi provoquer une véritable «onde de choc sur le marché du pétrole», selon Eugen Weinberg, de Commerzbank. Le Brent et le WTI ont en effet grimpé de près de 5% à la clôture jeudi.
De plus, «les stocks de pétrole devraient diminuer à un rythme rapide en avril, ce qui alimentera encore les prix du pétrole», a indiqué Giovanni Staunovo, analyste d’UBS.