Le Vermont aimerait importer davantage d’électricité
La Presse Canadienne|Publié le 07 septembre 2022Hydro-Québec fournit 25% de l’électricité du Vermont. (Photo: La Presse Canadienne)
La pression que subira Hydro-Québec au cours des prochaines années pour répondre à la demande croissante d’électricité ne viendra pas que du Québec.
De passage à Montréal mercredi à l’invitation du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), le gouverneur de l’État du Vermont, Phil Scott, n’a pas caché son intérêt pour acheter encore davantage d’électricité québécoise.
Hydro-Québec fournit déjà 25% de l’électricité du Vermont, un client de longue date de la société d’État qui a conclu deux contrats avec l’État de la Nouvelle-Angleterre, le premier en 1987 et le second en 2010 pour la livraison d’environ 1,3 TWh d’énergie par année jusqu’en 2038.
«Nous avons une excellente relation avec Hydro-Québec qui remonte à au moins trois décennies. Nous avons été un des premiers États à acheter de l’électricité d’Hydro-Québec», a indiqué le gouverneur Scott lors d’une rencontre avec la presse à l’issue de son allocution. «Comme région, nous avons toujours compté sur Hydro-Québec et je crois que nous serons capables de le faire dans l’avenir immédiat.»
Une volonté d’en avoir plus
Interrogé quant à la possibilité d’en importer davantage, la réponse est venue sans hésitation: «Oui, tout ce que nous pouvons faire. Nous avons une ligne qui peut passer sous le lac Champlain pour fournir de l’électricité renouvelable d’Hydro-Québec à des États de la Nouvelle-Angleterre», a-t-il expliqué en faisant référence au projet Vermont New England Clean Power Link, une ligne de transport d’électricité de 250 kilomètres qui traverserait tout le Vermont pour rejoindre le réseau de la Nouvelle-Angleterre, la plus grande partie enfouie sous le lac Champlain. Toujours au stade de projet, la ligne n’en détient pas moins tous les permis et droits de passage.
«On aimerait la voir utilisée parce que ce serait bénéfique pour le Vermont également, puisque nous utiliserions les redevances que nous en tirerions pour nettoyer nos cours d’eau.»
Un manque important à prévoir
Or, pas plus tard que la semaine dernière, l’Institut de l’énergie Trottier lançait un avertissement à l’effet que le Québec et les autres provinces du centre et de l’est du pays se dirigent vers un manque important d’électricité disponible pour répondre aux différents besoins générés par la transition énergétique.
Le rapport de l’Institut, intitulé «Une perspective stratégique pour le secteur de l’électricité dans le centre et l’est du Canada», conclut que la plupart des provinces seront incapables de combler les besoins en électricité créés par l’augmentation du parc de véhicules électriques et la décarbonation du chauffage des bâtiments, à l’horizon 2030.
Cette crainte s’est d’ailleurs immiscée dans la campagne électorale, le premier ministre sortant François Legault évoquant pour la première fois la construction de nouveaux barrages hydroélectriques.
De toute évidence, Phil Scott n’a pas reçu le même message. «J’ai rencontré la présidente d’Hydro-Québec [Sophie Brochu] hier [mardi] et il n’a pas été question de manquer d’électricité dans un avenir prévisible», a-t-il dit.
«Je n’ai aucune crainte immédiate de manquer d’électricité», a-t-il ajouté avec confiance.