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Les entreprises se bousculent pour les mégawatts d’Hydro-Québec

Dominique Talbot|Mis à jour le 13 juin 2024

Les entreprises se bousculent pour les mégawatts d’Hydro-Québec

(Photo: courtoisie)

La course pour l’énergie verte du Québec s’est accélérée au cours des derniers mois, alors que le ministère de Pierre Fitzgibbon a reçu pas moins de 150 propositions de projets pour la prochaine allocation spéciale de puissance électrique, soit un total de 13 500 mégawatts (MW), ou un tiers de la production actuelle d’Hydro-Québec.

Ce dernier aura donc l’embarras du choix pour déterminer qui recevra combien de mégawatts.

Mardi, devant un parterre de gens d’affaires réunis à l’invitation du Cercle canadien de Montréal, le ministre a confié que «jamais, un ministre de l’Économie n’a eu le luxe et le privilège d’avoir autant de projets transformateurs pour le Québec à portée de main».

Mais le nombre de promoteurs déçus risque lui aussi d’être très élevé.

Il y a deux semaines, Les Affaires mentionnait que la prochaine allocation devrait être entre 600 et 700 mégawatts.

Les entreprises avaient jusqu’au 31 mars dernier pour soumettre leur projet au ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Économie.

«À court et moyen terme, nous sommes confrontés à l’impossibilité d’allouer de l’énergie à de très bons projets», a dit Pierre Fitzgibbon.

L’analyse de tous les projets est pratiquement terminée au ministère.

«Dans les prochaines semaines, Hydro-Québec va regarder de son côté comment séquencer l’attribution de MW à ces projets pour les années à venir», a poursuivi le ministre.

Rappelons qu’au mois de novembre dernier, celui-ci avait attribué un premier bloc de 956MW à 11 entreprises, dont Northvolt et Ford. Cette fois, 21 entreprises avaient cogné aux portes de l’État québécois et d’Hydro-Québec pour recevoir des blocs d’énergie propre et renouvelable.

Depuis l’adoption de la loi 2, en février 2023, tous les projets industriels nécessitant plus de 5MW doivent être approuvés (ou refusés) par le ministère dirigé par Pierre Fitzgibbon.

Hydro-Québec compte ajouter près de 3000 MW au cours des prochaines années, mais probablement pas avant 2029. D’ici là, dit le ministre, «il y aura une certaine pause de nouveaux projets structurants».

 

D’autres milliards à venir dans la filière batterie

Il y a fort à parier qu’une bonne partie des projets qui seront acceptés viendront se greffer à la filière batterie, projet de développement économique au cœur des priorités du gouvernement de la CAQ.

Ceux-ci totalisent des investissements d’environ 16 milliards de dollars (G$) au moment d’écrire ces lignes, et le ministre espère terminer l’année 2024 avec plus de 20G$.

«Peut-être 24», a-t-il ajouté lors d’une mêlée de presse.

À ce propos, Pierre Fitzgibbon ne semble pas fermer la porte pour céder une partie de la participation du gouvernement dans Nemaska Lithium afin d’attirer le géant japonais Honda. Ce dernier se montrerait passablement gourmand, selon ce qu’a rapporté Radio-Canada la semaine dernière.

Honda souhaiterait construire dans la province une usine de cathodes. Au total, ses investissements à venir dans la province et en Ontario pourraient totaliser pas moins de 15G$.

«Dans le monde, ce qu’on voit présentement, c’est une recherche de minéraux. Les entreprises de voitures sont soucieuses de l’accès au lithium, au graphite, au sodium, au phosphate, au nickel. Le Québec a le privilège d’avoir ces ressources. Comment on travaille ces ressources pour pouvoir créer de la valeur ici? Si c’est une détention partielle pour un joueur quelconque, pourquoi pas?», a souligné Pierre Fitzgibbon.

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