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Les États-Unis autorisent une mine de lithium sur les terres d’une fleur unique au monde

AFP|Publié le 24 octobre 2024

Les États-Unis autorisent une mine de lithium sur les terres d’une fleur unique au monde

Tonopah, ville minière du Nevada, s'attend à une nouvelle croissance économique grâce au projet d'exploitation minière de lithium de Rhyolite Ridge. (Photo: Robyn Beck/AFP via Getty Images)

Los Angeles — Le gouvernement américain a autorisé la construction d’une mine de lithium, métal crucial pour produire des batteries de voitures électriques, située au Nevada dans l’habitat d’une fleur unique au monde, a annoncé jeudi l’entreprise responsable de son exploitation.

La société australienne Ioneer «a reçu son permis fédéral» de la part des autorités américaines pour sa mine sur le site de Rhyolite Ridge, selon un communiqué.

« Ce permis nous autorise à entamer la construction en 2025 » a détaillé son patron, Bernard Rowe. Si tout se passe comme prévu, l’entreprise prévoit de débuter l’exploitation de lithium « en 2028 ».

Le projet doit créer 350 emplois dans l’État clé du Nevada, où le taux de chômage est parmi les plus élevés des États-Unis. Une bonne nouvelle pour l’administration de Joe Biden et Kamala Harris à quelques jours de l’élection présidentielle, illustrant de manière concrète leurs investissements massifs en faveur de la transition énergétique.

Mais Rhyolite Ridge est aussi devenu ces dernières années le théâtre d’une bataille représentant les arbitrages délicats induits par la transition, essentielle pour lutter contre le réchauffement climatique.

Cet endroit rocailleux et reculé de l’Ouest américain abrite assez de lithium pour fournir la matière première pour les batteries de 370 000 véhicules électriques, chaque année pendant 25 ans.

De quoi « quadrupler la production américaine de lithium », quasiment inexistante jusqu’ici, rappelle Ioneer.

Mais le projet de mine était identifié comme l’une des principales menaces pour une fleur unique au monde, nommée « Tiehm’s buckwheat », inscrite sur la liste des espèces en danger aux Etats-Unis.

Cette fleur de sarrasin ne compte plus qu’environ 20.000 spécimens, qui poussent dans quelques endroits très spécifiques sur une surface totale équivalente à cinq terrains de football.

Ioneer a promis de prendre des mesures pour que sauvegarder cette plante. Elle prévoit notamment des rideaux anti-poussière, pour bloquer les nuages de terre soulevés par les camions nécessaires à l’exploitation minière.

Elle devrait détruire graduellement 22% de l’habitat de la plante, mais promet de réhabiliter la majeure partie des terrains affectés. Ioneer a également effectué 2,5 millions de dollars de recherches sur la fleur, qu’elle cultive en serre et espère replanter sur place.

En septembre, les autorités américaines ont rendu une étude d’impact environnemental positive sur ce projet, ouvrant la voie à son autorisation.

Mais les associations écologistes ne sont pas convaincues. En mai, le Center for Biodiverstiy promettait déjà à l’AFP de contester le projet en justice après son autorisation.

«Cette mine va provoquer l’extinction» de la fleur, affirmait à l’époque Patrick Donnelly, un représentant de l’ONG. «Si quelqu’un construisait une mine à ciel ouvert à 200 pieds (60 mètres) de votre maison, est-ce que cela n’affecterait pas profondément votre vie?»