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Les prix des ressources resteront élevés jusqu’à la fin 2024

François Normand|Publié le 26 avril 2022

Les prix des ressources resteront élevés jusqu’à la fin 2024

Les prix des produits agricoles et des métaux devraient augmenter de près de 20 % en 2022. (Photo: 123RF)

La flambée des prix des denrées et de l’énergie – aggravée par la guerre en Ukraine – pourrait durer jusqu’à la fin de 2024 en raison de perturbations du commerce et de la production, affirme ce mardi la Banque mondiale, dans ses Perspectives des marchés des matières premières.

Dans une analyse rapportée par l’agence Bloomberg, l’organisation internationale affirme que la hausse des prix de l’énergie, qui a atteint la plus forte depuis la crise pétrolière de 1973, devrait dépasser 50% en 2022, et ce, avant de ralentir en 2023 et 2024.

Les prix de l’agriculture et des métaux devraient augmenter de près de 20 % en 2022. En revanche, ils devraient demeurer à des niveaux élevés dans les prochaines années.

«Dans l’ensemble, cela représente le plus grand choc sur les matières premières que nous ayons connu depuis les années 1970 », a déclaré dans un communiqué Indermit Gill, vice-président de la Banque mondiale pour la croissance équitable, les finances et les institutions.

Comme c’était le cas dans les années 1970, il souligne que ce choc est aggravé par une augmentation des restrictions au commerce de la nourriture, du carburant et des engrais.

Selon la Banque mondiale, l’invasion de l’Ukraine par la Russie pourrait aussi entraîner une inflation plus durable.

La guerre pourrait notamment retarder la transition vers une énergie renouvelable, alors que les pays recherchent des routes commerciales alternatives et augmentent la production de matières premières.

 

Un frein à la réduction de la pauvreté

Par ailleurs, la forte hausse des prix de l’énergie et, par extension, des coûts des engrais, pourrait aussi entraîner des pénuries alimentaires et freiner les progrès dans la réduction de la pauvreté mondiale, estime Indermit Gill.

En 2022, la Banque mondiale prévoit que les prix du blé bondiront de plus de 40%, atteignant un niveau record en termes nominaux. Il va sans dire que cette situation exercera de la pression sur les économies en développement qui dépendent des importations, en particulier de la Russie et de l’Ukraine.

L’organisation internationale fait les mêmes prévisions à la hausse en ce qui concerne les hydrocarbures.

Ainsi, le pétrole brut Brent de la mer du Nord (l’un des principaux indicateurs phares) devrait atteindre en moyenne 100 dollars américains le baril en 2022, le niveau le plus élevé depuis 2013.

Les prix du charbon et du gaz naturel en Europe devraient aussi atteindre des niveaux records cette année.

Par exemple, comparativement à 2021, le gaz naturel en Europe va plus que doubler cette année – les prix sont plus bas et stables en Amérique du Nord, car le continent est un exportateur net de gaz naturel.