L’industrie forestière condamnée au déclin si rien ne change
La Presse Canadienne|Publié le 15 octobre 2020C’est la conclusion d’une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques.
L’industrie forestière au Québec siphonne les fonds publics et est condamnée au déclin.
C’est la conclusion d’une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), obtenue par La Presse canadienne.
En 2020, l’aide à l’industrie devrait atteindre pas moins de 485 millions $. Pour chaque dollar versé par le ministère des Forêts aux entreprises, l’État percevait moitié moins en redevances forestières en 2013 par rapport à 2004, soit 0,41 $ par rapport à 0,82 $ en 2004.
De même, si l’industrie employait près de 100 000 personnes en 2001, il ne restait plus que 59 000 travailleurs à son emploi en 2018.
« Le portrait est clair, les subventions ne donnent rien, il y a un déclin constant de l’industrie, il y a un déclin du nombre d’emplois, a expliqué un des deux auteurs de l’étude, Bertrand Schepper, en entrevue téléphonique. L’industrie est à la croisée des chemins. (…) Si on ne fait rien, le déclin va se poursuivre. Le statu quo ne peut plus durer. »
Or c’est un gros « bateau à tourner » et il appelle les gouvernements à réfléchir rapidement pour trouver des solutions de fond autres que de changer les subventions, etc. Pas moins de 14 % des municipalités sont assez ou très dépendantes de l’industrie forestière et de ses bons emplois payants.
« Si on ne fait rien, on va toucher une part importante de l’économie », a-t-il prédit.
Le secteur de la transformation, soit la fabrication du bois, s’en tire beaucoup mieux que les deux autres secteurs, soit l’exploitation forestière ainsi que les pâtes et papiers, a néanmoins précisé M. Schepper.
Des solutions existent, selon lui. Il est temps d’investir plutôt dans la conversion des travailleurs et dans la diversification, exploiter davantage la biomasse, ou encore les forêts de proximité pour leurs attraits touristiques.
Cette étude a été très difficile à réaliser: il a fallu un an et pas moins de 200 demandes d’accès à l’information pour colliger les données.