La mine à ciel ouvert Canadian Malarctic, en Abitibi-Témiscamingue. (Source: courtoisie Canadian Malactic).
Malgré la fermeture de l’économie durant la première vague de COVID-19, l’industrie minière au Québec a généré en 2020 des retombées économiques bien plus importantes qu’en 2018, année durant laquelle le PIB québécois a augmenté de 2,5%.
C’est le principal constat qui ressort de la nouvelle étude de l’Association minière du Québec (AMQ) sur les retombées de l’industrie, si on la compare à l’analyse précédente.
L’organisation publie cette étude étoffée chaque deux ans, et ce, avec deux ans de décalage en raison de la complexité à récolter les statistiques sur l’industrie minière (revenus, investissements, salaires, fournisseurs, etc.).
Ainsi, selon la nouvelle étude publiée le 9 novembre, l’activité minière a généré des retombées économiques totalisant 12,5 milliards de dollars canadiens en 2020, dont 11,2 G$ uniquement au Québec.
En 2018, l’activité minière avait produit des retombées qui s’élevaient à 11,1G$, dont 9,9G$ uniquement dans la province.
Au total, les retombées en 2020 ont donc augmenté de 12,6% par rapport à 2018.
L’Abitibi-Témiscamingue est la région où les retombées économiques ont été les plus importantes en 2020 à 3,5G$ (28,2%), suivie par la Côte-Nord à 3,2G$ (25,4%) et la région de Montréal à 1,3G$ (6,5%).
Même s’il n’y a pas de mine dans la métropole, celle-ci abrite en revanche plusieurs fournisseurs et employés de sociétés minières, ce qui génère des retombées locales.
Contraction de 3,1% du PIB mondial en 2020
Cette hausse de 12,6% des retombées en 2020 est importante, étant donné la chute de l’activité économique au Québec et dans le monde il y a deux ans.
En 2020, le PIB mondial s’est contracté de 3,1%, tandis que l’économie canadienne reculait de 5,3%, selon le Fonds monétaire international (FMI).
La Chine a été l’une des rares économies à ne pas plonger en récession, avec une croissance de 2,3%.
Lors de la fermeture de l’économie québécoise au printemps 2020, le gouvernement caquiste de François Legault avait fermé la plupart des mines du Québec durant trois semaines, à l’exception des mines de fer.
«Le gouvernement les a gardées ouvertes, car elles étaient jugées essentielles dans la chaîne d’approvisionnement mondiale», souligne la PDG de l’AMQ, Josée Méthot.
Les mines de fer ont toutefois continué leurs activités avec des effectifs réduits en raison des mesures sanitaires, comme les autres mines du Québec, lorsque Québec les a autorisées à reprendre leur production.
Le secteur de l’extraction minière (excluant la métallurgie) représente 2,3% de l’ensemble du PIB du Québec. En revanche, dans une région comme la Côte-Nord, ce secteur pèse pour 37,5% du PIB régional, selon l’AMQ.
Deux facteurs favorables à l’industrie
Josée Méthot estime que deux facteurs ont pu contribuer à la bonne performance de l’industrie québécoise en 2020, malgré la première vague de la COVID-19.
D’une part, la hausse des prix des métaux dans le monde a augmenté la valeur des retombées économiques, affectant par exemple à la hausse les revenus réalisés par les minières du Québec.
D’autre part, les minières se sont davantage approvisionnées auprès de fournisseurs québécois en 2020 en raison de la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales.
«En 2020, les achats au Québec ont bondi de 28%», insiste Josée Méthot, en rappelant que le gouvernement encourageait aussi les entreprises à faire des achats locaux afin de soutenir l’économie.
Reste à voir si cette tendance demeurera à long terme.