L'État a débuté le processus d'enrichissement d'uranium à 20%, a confirmé l'Agence internationale de l'énergie atomique.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé lundi que l’Iran avait enclenché le processus destiné à produire de l’uranium enrichi à 20 % à l’usine de Fordo, nouvelle violation de l’accord nucléaire signé en 2015.
« Le directeur général Rafael Mariano Grossi a informé les États membres de l’AIEA que l’Iran avait commencé à alimenter en uranium déjà enrichi à 4,1 % six cascades de centrifugeuses (…) dans le but de monter à 20 % », a annoncé l’agence onusienne dans une déclaration transmise à l’AFP.
Le gouvernement iranien en avait fait l’annonce un peu plus tôt, quelques jours après en avoir informé l’AIEA.
Les inspecteurs étaient présents sur le site de Fordo (à 180 km au sud de Téhéran) « pour détacher le sceau de l’agence du conteneur cylindrique qui a ensuite été relié à la ligne de production », a précisé l’AIEA, qui a dénombré 1 044 centrifugeuses au total.
Téhéran marque ainsi sa volonté de revenir au niveau pratiqué avant l’accord de 2015, certes loin des 90 % nécessaires pour une utilisation militaire, mais bien au-delà de ce à quoi le pays s’était engagé (3,67 %).
Depuis mai 2019, un an après le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord suivi du retour de lourdes sanctions américaines contre l’Iran, ce dernier a commencé à s’affranchir de ses principaux engagements, mais il ne dépassait pas le seuil de 4,5 %, selon le dernier rapport de l’AIEA en date de novembre.
Parmi les autres entorses à l’accord, Téhéran avait annoncé début 2020 la levée de toute limite à son équipement en centrifugeuses, utilisées pour la production de combustible nucléaire.
Après l’accord de Vienne, leur nombre avait été réduit à 5 060 (contre plus de 19 000 auparavant).
Accusée par les États-Unis et Israël, ses ennemis jurés, la République islamique d’Iran a toujours nié vouloir se doter de l’arme atomique.
Ce développement survient à environ deux semaines de la fin du mandat du président américain Donald Trump, adepte d’une campagne de « pression maximale » contre Téhéran, et alors que la prise de fonction de Joe Biden fait espérer un apaisement.