La FCCQ et l’AEMQ s’inquiètent du phénomène croissant du «Pas dans ma cour», qui touche de plus en plus de secteurs, dont le secteur minier. (Photo: 123RF)
La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ) s’inquiètent de l’opposition croissante aux projets miniers dans le sud du Québec, qui ne reposeraient pas suffisamment sur des informations factuelles et des connaissances scientifiques.
«Bien que nous reconnaissions évidemment la liberté de chaque citoyen ou groupe d’intérêt d’exprimer ses préoccupations ou d’être défavorable à un projet de développement, nous sommes préoccupés par la tournure que prend actuellement ce débat», écrivent le PDG de la FCCQ, Charles Milliard, et la directrice générale de la l’AEMQ, Valérie Fillion, dans une lettre ouverte rendue publique.
Ils affirment que les médias et les réseaux sociaux relaient régulièrement un argumentaire des opposants aux projets miniers «empruntant des raccourcis avec les faits et les connaissances scientifiques».
«Une affirmation approximative manquant de données et mêlant différents concepts devient une vérité reprise en boucle», déplorent Charles Milliard et Valérie Fillion.
Mieux communiquer l’information minière
C’est la raison pour laquelle ils estiment que le principal défi la nouvelle ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, sera de communiquer «une information pertinente et précise» sur l’encadrement des activités minières, sans parler d’un meilleur dialogue avec l’ensemble des parties prenantes.
Cela inclut les opposants aux projets miniers, qui visent de plus en plus les projets de minéraux critiques et stratégiques, comme le graphite, qui entre dans la fabrication de batteries pour les véhicules électriques.
La FCCQ et l’AEMQ s’inquiètent aussi du phénomène croissant du «Pas dans ma cour», qui touche de plus en plus de secteurs, dont le secteur minier.
Charles Milliard et Valérie Fillion y voient d’ailleurs un paradoxe, alors qu’il faut accélérer la transition énergétique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de ralentir les changements climatiques.
«Les gens disent oui à la transition énergétique, à l’électrification des transports ainsi qu’à nos précieux cellulaires, tablettes et autres conforts modernes. Cependant, toutes ces innovations nécessitent des métaux et des minéraux en quantité croissante, c’est inévitable», font-ils remarquer.
On produit au Québec ou on importe?
Selon eux, la société québécoise fait face à deux choix.
Soit on produit davantage de métaux et de minéraux au Québec, une juridiction qui dispose «d’un encadrement extrêmement rigoureux» et d’une source d’électricité propre et renouvelable.
Soit on importe davantage en provenance de juridictions lointaines qui produisent davantage de GES et qui ont des «règles environnementales moins sévères».
Charles Milliard et Valérie Fillion soulignent que ce choix de société va bien au-delà de stricts enjeux environnementaux ou de santé publique.
«Ainsi, l’opposition des citoyens à un projet ne relève plus de la question du développement durable et responsable, mais bien de l’emplacement du projet qui pourrait porter atteinte à un cadre de vie, basé sur les connaissances, ou pas, du projet», font-ils remarquer.