La PDG de Cuberg, Shauna McIntyre, pourrait être appelée à jouer un nouveau rôle à l’intérieur de la division Amérique du Nord de Northvolt. (Photo: courtoisie)
Northvolt a annoncé aujourd’hui la fermeture de ses installations de San Francisco, en Californie. Les activités de recherche et de développement (R-D) qui y avaient lieu seront transférées en Suède, à Västerås (Northvolt Labs).
La multinationale suédoise avait acquis en 2021 la jeune entreprise Cuberg, qui se spécialisait dans le développement de la technologie des batteries lithium-métal. Elle avait notamment fait les manchettes au printemps dernier au sud de la frontière, après la publication d’un rapport de validation externe de son module de batterie lithium-métal, conçu pour répondre aux exigences opérationnelles d’un avion à décollage et atterrissage verticaux entièrement électrique.
«Ce transfert reflète une démarche stratégique visant à consolider la R-D et l’industrialisation du portefeuille de produits de cellules de Northvolt — comprenant les batteries lithium-ion, sodium-ion et lithium-métal — en un seul lieu, où le développement futur des technologies bénéficiera d’une plateforme d’expertise et de capacités inégalées dans le monde occidental», a exprimé l’entreprise dans un communiqué.
«Au sein de Northvolt Labs, le développement de la technologie des batteries lithium-métal sera soutenu par l’accès à une équipe de classe mondiale de plus de 800 experts en batteries», explique Emmanuelle Rouillard-Moreau, porte-parole de Northvolt Amérique du Nord.
«Cette intégration démontre également notre engagement à nous concentrer davantage et à bénéficier d’économies d’échelle significatives et d’opportunités de réduction des coûts», poursuit-elle.
Près de 200 personnes perdent leur emploi, mais Northvolt indique que celles-ci peuvent postuler à d’autres emplois dans l’entreprise. «Pour le moment, il est trop tôt pour dire combien d’employés se prémuniront de cette option», fait savoir Emmanuelle Rouillard-Moreau.
L’ex-fondateur et PDG de Cuberg, Richard Wang, a publié un message sur LinkedIn, parlant «d’une journée triste pour la famille de Cuberg. […] Je ne pourrais être plus fier de tout ce que l’équipe de Cuberg a accompli au cours des neuf dernières années. […] Il y a maintenant 200 ingénieurs parmi les meilleurs de l’industrie de la batterie qui sont maintenant à la recherche de nouvelles occasions», a-t-il ajouté.
De son côté, la PDG de Cuberg, Shauna McIntyre, se joindra aux équipes de Montréal «et jouera un rôle clé dans nos relations avec nos clients actuels et potentiels ainsi qu’avec nos partenaires financiers», explique Emmanuelle Rouillard-Moreau.
En novembre dernier, en marge d’un événement de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le cofondateur de Northvolt et président de Northvolt Amérique du Nord, Paolo Cerruti, avait déclaré au Journal de Montréal, sans s’y engager, que Northvolt pourrait un jour implanter au Québec les activités manufacturières de Cuberg.
«Nous regardons cela. C’est encore très tôt dans le processus. Nous sommes à quelques années [d’une décision], laquelle pourrait probablement survenir durant la deuxième moitié de la présente décennie», avait-il dit.
Revue stratégique
Rappelons qu’au début du mois de juillet, le PDG de Northvolt, Peter Carlsson, avait annoncé que la multinationale ralentirait son plan de développement à l’international pour concentrer ses efforts à son usine de Skellefteå, dans le nord de la Suède.
«L’intégration des activités de recherche et de développement sur le lithium métal de Cuberg au sein de Northvolt Labs fait effectivement partie de notre revue stratégique globale. En tant que filiale à l’extérieur de l’écosystème de Northvolt, nous avons pu prendre cette décision plus tôt que pour les autres entités de notre organisation», dit la porte-parole de l’entreprise, tout en ajoutant que la fermeture de Cuberg n’avait aucun lien avec le projet de méga-usine Northvolt Six, en Montérégie, «où la construction se poursuit et notre volonté d’y fabriquer des batteries pour desservir l’Amérique du Nord demeure inchangée».
À la fin du mois de juin, le géant allemand BMW avait annulé une commande de près de trois milliards de dollars canadiens en raison des retards de production à Skellefteå. À ce moment selon ce qui était rapporté dans les médias suédois, l’usine fonctionnait à moins de 1% de sa capacité de 16 GWh. Cette cible, d’abord prévue en 2023, est maintenant repoussée en 2026.
Dans le cadre de sa revue stratégique globale, le conseil d’administration de l’entreprise suédoise se réunira en septembre pour revoir sa stratégie et prendre des décisions à propos de son projet Northvolt Six, en Montérégie, et de celui de Heide, en Allemagne.