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Prix du nickel: Ottawa pourrait punir l’Indonésie et la Chine

François Normand|Publié le 08 mars 2024

Prix du nickel: Ottawa pourrait punir l’Indonésie et la Chine

Cette photo prise en février 2023 montre de la poussière soulevée par des travailleurs utilisant des équipements lourds pour enlever la terre contenant du minerai de nickel à Pomalaa, dans le sud-est de l'île de Sulawesi, en Indonésie. (Photo: Getty Images)

Ottawa affirme qu’on devrait envisager d’imposer des tarifs douaniers sur les importations de nickel au Canada en provenance de l’Indonésie et de la Chine, alors que les prix mondiaux ont chuté de 80% en deux ans.

Ce vendredi, le Globe and Mail rapporte que le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, a déclaré que le Canada et d’autres pays occidentaux devraient envisager d’imposer des tarifs douaniers à l’Indonésie et à la Chine.

Le ministre pointe du doigt le risque de manipulation du marché découlant de leur mainmise sur le marché mondial du nickel.

«Cela nous expose à des situations dans lesquelles le marché peut être manipulé d’une manière ou d’une autre, a-t-il déclaré. Ce n’est pas seulement une préoccupation économique pour des pays comme l’Australie et le Canada, mais aussi une préoccupation de sécurité nationale pour les États-Unis, l’Europe, le Canada, le Japon et tous les pays occidentaux.»

À l’instar du lithium, du graphite, des terres rares ou du cobalt, le nickel fait partie des minéraux essentiels pour la transition énergétique dans le monde.

Au Québec, le gouvernement de François Legault considère d’ailleurs le nickel comme un minerai stratégique dans son Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques 2020-2025.

 

L’Indonésie inonde le marché de nickel

Depuis 10 ans, les parts de marché de l’Indonésie dans l’approvisionnement mondial en nickel sont passées de 7% à 55%.

Une grande partie de cette nouvelle production est contrôlée par des sociétés minières basées en Chine et liées au gouvernement autoritaire de Beijing, souligne le Globe and Mail.

Cette surabondance de nouvelles offres mondiales de nickel a provoqué une chute des prix de 80%.

Ainsi, le cours du produit sidérurgique est passé d’un sommet de 100 000 dollars américains (134 884$CA) la tonne, il y a à peine deux ans, à environ 17 500 dollars (23 554$CA) la tonne, aujourd’hui.

Cette question des prix est importante pour le Québec, car nous abritons deux mines actives de nickel au Nunavik: la mine Nunavik Nickel de la québécoise Canadian Royalties et la mine Raglan de Glencore Canada, une filière de la suisse Glencore.

Magneto Investments, propriété de la canadienne Nio Nickel, a aussi un projet de mine de nickel (Dumont Nickel) en Abitibi-Témiscamingue, au nord-est de Rouyn-Noranda, selon le ministère des Ressources naturelles et des Forêts.