Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Québec annonce un investissement de 80 M$ dans Nemaska Lithium

La Presse Canadienne|Publié le 30 juin 2022

Québec annonce un investissement de 80 M$ dans Nemaska Lithium

Le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon (Photo: La Presse Canadienne)

Le projet de relance de Nemaska Lithium n’a plus rien à voir avec l’ancien plan d’affaires qui avait mené l’entreprise à l’insolvabilité en 2019, assure le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon. Québec doit continuer de soutenir ce projet phare de la filière batterie, selon lui.

Le gouvernement Legault et son partenaire Livent ont annoncé, jeudi, qu’ils investiront chacun 80 millions de dollars (M$) au capital-actions de Nemaska Lithium afin de mettre la table avant une importante levée de financement prévue au début de l’année prochaine.

L’argent servira à poursuivre les études et travaux préparatoires nécessaires à la reprise de la construction d’une mine dans le Nord-du-Québec et au lancement de la construction d’une usine de traitement du minerai de spodumène de lithium, qui entre dans la composition des batteries, à Bécancour, dans le Centre-du-Québec. «On va recevoir l’étude finale quelque part à la fin 2022, probablement novembre-décembre», a dit le ministre en entrevue.

Les études mettront la table pour une prochaine levée de financement prévue au début 2023. Cette étape permettra la reprise des travaux de construction pour une mise en service en 2025.

Le projet est important pour le développement de la filière de batterie de voiture électrique au Québec, croit le ministre. Sans la présence de la nouvelle usine de Nemaska et de celles des fabricants de cathodes BASF et POSCO, qui seront construites à Bécancour, la production de lithium extrait du Québec pourrait être envoyée en Chine plutôt que traitée au Québec.

Il juge qu’il y a «de la pression» pour développer le projet de Nemaska rapidement tandis que les fabricants de cathodes BASF et POSCO ont besoin d’être approvisionnés en lithium. «Ça va nous permettre de se légitimer [l’industrie québécoise de la batterie électrique] et de pouvoir intégrer la filière batterie, ce qu’on n’aurait pas pu faire autrement.»

L’annonce de jeudi apporte aussi une mise à jour sur l’estimation des coûts du projet.

Initialement estimé à 875M$, le coût prévu du projet avait augmenté à 1,2 milliard de dollars en 2019. La mise à jour de jeudi établit la valeur du projet à 1,5G$. «L’évaluation remonte à trois ans, répond le ministre. Malheureusement, on voit ça dans tous les projets d’infrastructure, la construction coûte plus cher.»

Des centaines de millions pour la relance

Le gouvernement Legault s’est engagé à investir 300M$ dans la relance de Nemaska. De cette enveloppe, 175M$ ont été annoncés, en incluant l’annonce de jeudi. En entrevue, le ministre n’a pas exclu que l’enveloppe de 300M$ soit bonifiée après le dévoilement de l’étude de faisabilité.

Le projet de relance n’a rien à voir avec la première mouture du plan d’affaires qui avait fait perdre 71M$ à Investissement Québec tandis que la minière s’était placée à l’abri de ses créanciers en 2019, défend le ministre. L’État québécois, sous le gouvernement libéral précédent, avait investi 130M$ dans l’entreprise.

M. Fitzgibbon estime que les intérêts des anciens actionnaires n’étaient pas bien alignés tandis qu’un actionnaire important avait une entente lui permettant d’acheter une partie de la production à escompte. «Il faut comprendre qu’à l’époque les gens voulaient aller vite.»

La nouvelle mouture peut compter sur un partenaire stratégique «crédible» en Livent qui fournit du lithium transformé à Tesla et BMW, ce qui fait en sorte que le projet de relance «n’est pas sur le même fuseau horaire» que le précédent plan d’affaires, plaide le ministre. L’entreprise américaine détient 50% des actions. L’autre moitié est détenue par Investissement Québec.