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Québec appelé à réduire temporairement les taxes sur l’essence

La Presse Canadienne|Mis à jour hier à 16h17

Québec appelé à réduire temporairement les taxes sur l’essence

La Fédération canadienne des contribuables (FCC) invite le gouvernement québécois à imiter certaines provinces et à baisser temporairement sa taxe sur les carburants. (Photo: Paul Chiasson / La Presse Canadienne)

La Fédération canadienne des contribuables (FCC) invite le gouvernement québécois à imiter certaines provinces et à baisser temporairement sa taxe sur les carburantsafin de donner un répit aux automobilistes. 

L’organisation qui lutte pour moins d’impôts a rendu public jeudi son 26e rapport annuel sur «la transparence fiscale à la pompe». 

Selon son palmarès, le Québec se classe au cinquième rang des provinces canadiennes en ce qui concerne le prix de l’essence, avec un prix moyen de 1,75$ le litre. La première place est occupée par Terre-Neuve-et-Labrador, à 1,86$. 

Quant à la part en taxes, elle représente 38% de la facture totale à la pompe au Québec, d’après les calculs de la FCC. Cette proportion inclut les différentes taxes provinciales et fédérales, dont celle sur le carbone en vertu du Système québécois de plafonnement et d’échange de droits d’émission (SPEDE), qui est de 12,5 cents le litre, indique le rapport. 

La Belle province arrive ainsi en troisième position, derrière la Nouvelle-Écosse et la Colombie-Britannique (hors Vancouver et Victoria), leur portion fiscale étant de chacune 40%.  

Le gouvernement caquiste a fait preuve d’ouverture en annonçant au printemps son intention d’abolir le prix plancher sur l’essence, estime le directeur pour le Québec à la FCC, Nicolas Gagnon. 

«Le gouvernement de François Legault reconnaît que le prix est essentiellement trop élevé sur l’essence», a affirmé Nicolas Gagnon en conférence de presse, devant une station-service sur le boulevard De Maisonneuve Est, à Montréal. 

Nicolas Gagnon demande à Québec de poursuivre ses efforts et de s’inspirer de ses voisins canadiens afin d’alléger le fardeau financier des automobilistes québécois dans le contexte économique actuel. 

«On sait que dans d’autres provinces, notamment au Manitoba, en Ontario et à Terre-Neuve-et-Labrador, les premiers ministres ont offert des répits sur l’essence. (…) C’est des centaines de dollars qui sont épargnés simplement en réduisant de quelques cents les taxes provinciales sur l’essence», a soutenu Nicolas Gagnon. 

Le représentant québécois de la FCC aimerait que le gouvernement réduise d’environ de moitié sa taxe sur les carburants pour une période de quelques mois. Celle-ci s’élève à 19,2 cents/litre. Elle rapporte environ 2 milliards de dollars annuellement aux coffres de l’État québécois. 

«Un problème de dépenses»

La proposition de la FCC va à contre-courant des demandes des villes de la province. En mai dernier, l’Union des municipalités du Québec a réclamé du gouvernement Legault une indexation du coût des immatriculations et des taxes sur les carburants, pour mieux financer notamment le transport en commun.

Nicolas Gagnon plaide plutôt pour un ménage des finances entourant les transports collectifs. 

«Si on regarde les finances des municipalités ou les finances publiques en général, on remarque que ce n’est pas un problème de revenus, mais un problème de dépenses. Donc, c’est de réviser ça d’abord, avant de transmettre un fardeau supplémentaire sur le dos des familles québécoises qui doivent prendre leur véhicule tous les jours pour aller au travail ou à l’épicerie», a-t-il fait valoir. 

Le taux de la taxe sur les carburants est resté inchangé depuis avril 2013. Les revenus tirés de cette taxe sont versés au Fonds des réseaux de transport terrestre (FORT), qui aide au financement du réseau routier et du transport en commun.

Selon un rapport de l’Institut de recherche en économie contemporaine, paru l’an dernier, le FORT souffre d’un «problème structurel» parce que sa source principale de financement plafonne. Son auteur évoquait un possible déclin des recettes provenant de la taxe sur les carburants au cours des prochaines années, «en raison de l’amélioration de la performance énergétique des véhicules et de leur électrification».