Bien que ne rapportant pas de rendements, l’or est réputé comme un actif moins volatil et donc sûr. (Photo: 123RF)
L’or a atteint un nouveau sommet historique mardi, propulsé par les perspectives de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine qui profitent au métal jaune, valeur refuge concurrente.
L’or est monté jusqu’à 2 141,79 $US l’once, dépassant ainsi son précédent record de 2 135,39 dollars américains atteint en décembre.
«Les inquiétudes concernant les perspectives économiques mondiales, les tensions géopolitiques et la bascule des attentes vers des réductions anticipées des taux d’intérêt ont alimenté la demande accrue pour le métal précieux», relève Ricardo Evangelista, analyste à ActivTrades.
Ruée vers l’or
Sur un an, le cours du métal jaune a bondi d’environ 15%.
Mais la récente poussée des prix «a été déclenchée par la faiblesse des données américaines», note quant à lui Thu Lan Nguyen, analyste à Commerzbank.
Vendredi, l’indice ISM d’activité dans le secteur manufacturier aux États-Unis est tombé à 47,8% en février, contre 49,1% en janvier, largement en deçà des attentes.
D’autres indices ont affiché un repli, comme les dépenses de construction en janvier aux États-Unis, et la confiance des consommateurs américains en février.
Ces données renforcent les anticipations selon lesquelles la Réserve fédérale (Fed) abaissera prochainement ses taux, afin de soutenir son économie.
Les analystes envisagent pour l’instant un assouplissement monétaire américain en juin.
Or des taux faibles sont susceptibles de plomber les rendements obligataires américains et le dollar, détournant les investisseurs vers le métal jaune, également considéré comme une valeur refuge.
Bien que ne rapportant pas de rendements, l’or est réputé comme un actif moins volatil et donc sûr.
Le ralentissement de la hausse des prix aux États-Unis, qui tend vers la cible de 2% de la banque centrale américaine, soutient également les paris d’un abaissement des taux imminent.
L’indice PCE, mesure favorisée par la Fed pour mesurer l’inflation et orienter sa politique monétaire, s’est en effet replié à 2,4% sur un an en janvier, contre 2,6% en décembre.
Par ailleurs, l’or a également joué un rôle de valeur refuge dans un contexte d’accentuation des risques géopolitiques, en particulier les tensions liées à la guerre entre Israël et le Hamas, ainsi qu’aux attaques des rebelles Houthis du Yémen sur les navires en mer Rouge, qui perturbent le transport maritime et l’approvisionnement pétrolier.
En période de crise, le métal jaune a ainsi la faveur des investisseurs en ce qu’il est également parfois considéré plus sûr que le marché boursier.
«Nous ne serions pas surpris d’assister à une petite correction à la baisse dans les prochains jours suite à des prises de bénéfices» des investisseurs, tempère cependant Thu Lan Nguyen.