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Un projet éolien de plus de 9G$ pourrait voir le jour au Lac-Saint-Jean

La Presse Canadienne|Publié à 13h03

Un projet éolien de plus de 9G$ pourrait voir le jour au Lac-Saint-Jean

À l’heure actuelle, le projet prévoit l’implantation d’éoliennes d ’une puissance de 6 MW. À terme, on pourrait donc voir près des 500 éoliennes dans le secteur. (Photo: 123RF)


C’est à proximité de La Doré, dans le nord du Lac-Saint-Jean, qu’un des plus grands projets de parc éolien en Amérique du Nord verra le jour, alors qu’un projet de 3000 mégawatts (MW) de capacité éolienne sera développé au cours des prochaines années. C’est du moins le plan de match d’Hydro-Québec, qui a signé une entente-cadre de partenariat avec les Premières Nations de Mashteuiatsh et de Wemontaci et la MRC du Domaine-du-Roy.


Cette entente laisse présager d’énormes retombées économiques pour la région.

«Si on réussit à développer l’ensemble du potentiel éolien, ça sera un projet immense», soutient le chef de Mashteuiatsh, Gilbert Dominique, parlant d’un projet historique pour sa communauté et toutes les Premières Nations du Québec.

«Contrairement à d’autres projets industriels, les capitaux générés avec un tel projet industriel resteront ici, pour le développement des communautés.» – Gilbert Dominique


Mashteuiatsh avait annoncé son intention de faire partie intégrante du développement éolien dans le secteur Chamouchouane.

Le préfet de la MRC du Domaine-du-Roy, Yanick Baillargeon, abonde dans le même sens.

«C’est un moment historique pour notre MRC parce que c’est un projet d’une envergure jamais vue dans le passé», dit-il, soulignant que le projet serait le plus gros projet éolien au Canada et qu’il ferait partie des plus gros parcs éoliens au monde.


L’entente-cadre signée avec Hydro-Québec, entérinée par un décret du gouvernement du Québec le 12 juin dernier, stipule que la société d’État détiendra 50% des parts du projet, alors que les

communautés détiendront l’autre 50%. La communauté de Mashteuiatsh et la MRC du Domaine-du-Roy disposeront chacune 19,5%, alors que Wemotaci en possédera 11%.


«Ce partenariat égalitaire incarne très bien la vision que nous avons présentée dans notre stratégie de développement éolien, a remarqué Michael Sabia, président-directeur général d’Hydro-Québec par voie de communiqué. Avec nos partenaires locaux, nous allons entamer une démarche commune et collaborative qui aura des retombées pour l’ensemble du Québec. Ensemble, nous allons jeter les bases d’un développement éolien bien planifié et coordonné.»

«Il est essentiel que les communautés autochtones et régionales travaillent en étroite collaboration pour l’avenir du Québec.» – Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie


Viviane Chilton, la cheffe du Conseil des Atikamekw de Wemotaci se réjouit également de l’entente.
«Ce partenariat représente non seulement une opportunité de développement économique significative pour notre communauté, mais aussi une contribution importante à la transition énergétique du Québec, dit-elle. C’est une occasion unique de valoriser le potentiel éolien du territoire, tout en respectant nos traditions et notre environnement.»


Un potentiel à confirmer


Pour l’instant, les études laissent présager un potentiel de 3000 MW, mais des études plus poussées devront être réalisées afin de définir le potentiel de manière plus précise, remarque le préfet de la MRC du Domaine-du-Roy. À ce moment, Hydro-Québec parle d’un projet représentant un investissement de près de neuf milliards de dollars.


Selon les besoins, un partenaire privé pourrait se greffer au projet, remarque Gilbert Dominique.


Mais peu importe le potentiel exact, ce sont des centaines de mégawatts qui seront développées laissant présager des retombées énormes pour le milieu, sous forme de redevances annuelles, mais également pendant la phase de construction qui devrait s’échelonner sur plus d’une décennie.


À l’heure actuelle, le projet prévoit l’implantation d’éoliennes d ’une puissance de 6 MW. À terme, on pourrait donc voir près des 500 éoliennes dans le secteur.


L’acceptabilité sociale devrait être plus facile à obtenir que dans les milieux habités, estime Yanick Baillargeon, ajoutant que des consultations seront faites pour obtenir le pouls du milieu. Des rencontres ont déjà commencé pour parler du projet avec familles autochtones sur le territoire, ajoute Gilbert Dominique.

Un territoire énorme


C’est à proximité du poste électrique de la Chamouchouane qu’un premier projet verra le jour, car un potentiel de 600 MW pourrait être raccordé à la ligne Chamouchouane. Par la suite, un autre poste électrique pourrait être construit pour développer un potentiel allant jusqu’à 3000 MW au total. La zone Chamouchouane couvre une superficie d’environ 5000 km² et elle représente un des meilleurs potentiels éoliens au Québec.


Le concept d’énergie communautaire porte fruit


Initié au début des années 2000, le concept d’énergie communautaire développé par Mashteuiatsh avec les MRC Domaine-du-Roy et Maria-Chapdelaine porte fruit.


«C’est une formule qui permet de générer des retombées pour les communautés et on est maintenant devenu une référence pour tout le Québec», remarque Gilbert Dominique, ajoutant que plusieurs communautés et Premières Nations font appel à l’expertise développée au Lac-Saint-Jean.


«Notre modèle fait école un peu partout», se réjouit Yanick Baillargeon, qui salue les élus qui ont mis en place ce modèle innovant. Même si la MRC Maria-Chapedelaine ne fait pas partie de l’entente-cadre signée avec le gouvernement, elle pourrait faire partie des projets de développement à titre d’actionnaire lorsque de tels projets seront annoncés, remarque ce dernier.


Au cours des prochains mois, le potentiel de la zone devra être confirmé et des consultations seront menées pour assurer l’acceptabilité sociale. Des projets concrets pourront ensuite voir le jour.

Guillaume Roy, Initiative de journalisme local, Le Quotidien

 

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