Louis Lalancette, directeur du développement économique et de l’urbanisme de Chibougamau, explique que la municipalité souhaite ne pas manquer le bateau dans cette nouvelle mouvance de production d’énergie verte et renouvelable. (Photo: 123RF)
La municipalité de Chibougamau a mandaté le service-conseil de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) afin d’évaluer les possibilités d’implantation d’éoliennes sur son territoire. Précisons que le projet est à l’état exploratoire selon le directeur du développement économique et de l’urbanisme de la municipalité et que rien n’ira de l’avant sans une acceptabilité sociale de la population qui sera consultée.
Le conseil municipal de Chibougamau, dirigé par la mairesse Manon Cyr, a ainsi entériné une résolution le 12 juin dernier mandatant le directeur général, Alain Landry, à signer le protocole d’entente de service-conseil avec l’UMQ au montant de 40 000$ avant taxes. Il s’agit d’une offre de services de l’Union des municipalités du Québec datant du 3 avril 2024.
Cette résolution mentionne que la municipalité souhaite «prendre position sur la production d’énergie éolienne sur son territoire et qu’elle désire mener un processus d’information et de consultation du milieu au sujet de la production d’énergie éolienne sur son territoire».
La municipalité mentionne que, dans le plan d’Hydro-Québec annoncé le 2 novembre 2023, la société d’État a indiqué vouloir tripler ce type d’énergie au Québec d’ici 2035. Si la municipalité a choisi l’UMQ comme services-conseils, c’est que celle-ci a un département consacré aux énergies renouvelables. L’UMQ fait d’ailleurs des démarches semblables avec d’autres municipalités au Québec.
«Le contrat a été signé par notre directeur général. Nous sommes allés avec l’UMQ pour leur expertise dans le domaine. En fait, c’est Hydro-Québec qui nous a dirigés vers l’UMQ. C’est un contrat clé en main. L’équipe de l’UMQ va évaluer le potentiel, voir les possibilités concrètes, informer et consulter la population et finalement nous revenir avec les résultats obtenus. Ils nous accompagnent jusqu’à un éventuel appel d’offres le cas échéant», mentionne Louis Lalancette, directeur du développement économique et de l’urbanisme de Chibougamau.
Potentiel éolien
Il s’agit d’un accompagnement stratégique en énergies renouvelables pour la municipalité de Chibougamau. «Il s’agit d’une volonté du conseil municipal d’explorer cette avenue d’implantation d’éoliennes sur son territoire. C’est embryonnaire pour l’instant. Les premières rencontres vont se tenir après la période des vacances estivales», ajoute M. Lalancette.
Il explique que la municipalité souhaite ne pas manquer le bateau dans cette nouvelle mouvance de production d’énergie verte et renouvelable. Autre point important, ce développement énergétique pourrait apporter des revenus supplémentaires pour la municipalité bénéficiant à l’ensemble de la population.
Le tout s’inscrit dans la volonté gouvernementale de développer de nouvelles sources d’énergies vertes dans un objectif de développement de la filière batterie au Québec et de l’électrification des transports.
Si la municipalité de Chibougamau a décidé d’entamer ce processus, c’est également pour devancer d’éventuels promoteurs privés.
«Nous ne sommes pas contre du développement privé. Cependant, s’il y a des possibilités de développement éolien et de revenus qui y sont associés sur le territoire, aussi bien en faire profiter la population de Chibougamau», mentionne le directeur.
Pas de méga parc éolien
Une question se pose: y a-t-il du vent dans le Nord-du-Québec permettant l’implantation de ces éoliennes?
«Oui, il y a du potentiel en vent au Nord-du-Québec. Selon les données que l’on a, il y a plus de vent dans le nord. En fait, si le projet se concrétise, il s’agirait d’un premier parc éolien construit au nord du 49e parallèle. Il n’est pas question ici d’un méga parc d’éoliennes, même si l’on ne sait pas encore pour l’instant à quoi va aboutir le processus. On peut penser à une quinzaine d’éoliennes», avance Louis Lalancette.
Autre avantage majeur pour Chibougamau, c’est la proximité des lignes de transmission électrique permettant un branchement plus efficace. Tout cela est bien sûr conditionnel au potentiel éolien à Chibougamau.
Louis Lalancette explique également que la municipalité dispose de beaucoup de terres publiques sur son territoire permettant l’implantation d’éoliennes en retrait des zones urbaines. Pour la municipalité, le critère numéro un est de vérifier le potentiel éolien d’abord. Le numéro 2 est d’avoir une acceptabilité sociale complète de la population.
Échéancier
Questionné sur un échéancier probable, M. Lalancette mentionne qu’il n’y en a pas pour l’instant, le conseil municipal préférant attendre les résultats émis à la suite du processus du service-conseil de l’Union des municipalités du Québec.
D’ailleurs, Hydro-Québec n’a pas encore rendu publiques d’éventuelles dates d’appels d’offres, confirmant que la municipalité de Chibougamau a le temps nécessaire pour son processus d’évaluation. Cependant, Hydro-Québec a une volonté ferme d’aller de l’avant avec ce type d’énergie renouvelable et verte.
Louis Lalancette explique qu’il est très important d’y aller par étapes et, qu’advenant que la population se montre défavorable à un tel développement, le processus serait interrompu. Le conseil évaluera également les diverses possibilités d’aides financières offertes par la société d’État ou par le gouvernement advenant qu’il aille de l’avant. Une décision finale sera prise par la suite par le conseil municipal de Chibougamau.
Danny Desbiens, Initiative de journalisme local, La Sentinelle
