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Caribou: 50% des 2000 pertes d’emplois seraient dans le même secteur, selon Québec

La Presse Canadienne|Publié le 26 juillet 2024

Les compagnies forestières situées à cheval entre la Côte-Nord et le Saguenay–Lac-Saint-Jean seraient les plus touchées.

Plus de la moitié des 2000 pertes d’emplois estimées par Québec en raison du décret fédéral sur le caribou toucheraient les compagnies forestières qui œuvrent dans un secteur situé à cheval entre la Côte-Nord et le Saguenay–Lac-Saint-Jean.

La province a indiqué récemment qu’elle estime qu’il y aurait une perte d’un minimum de 2000 emplois lorsqu’Ottawa mettra en œuvre un éventuel décret d’urgence pour protéger le caribou et vendredi, des fonctionnaires du gouvernement provincial ont donné un peu de détails sur la nature des emplois qui seraient perdus.

Ainsi, ce sont les compagnies qui coupent la forêt dans l’habitat de la harde de caribous du Pipmuakan qui seraient les plus touchées avec 1041 pertes d’emplois, selon les estimations du ministère des Ressources naturelles et des Forêts. 

De ce nombre, 692 sont des emplois directs et 349 sont des emplois indirects.

La harde de caribous de Pipmuakan est estimée à 300 individus.

Dans la région de Charlevoix, où il ne reste qu’une trentaine de caribous qui vivent en enclos à longueur d’année, c’est 609 emplois au total, dont 405 emplois directs, qui pourraient être perdus, selon Québec.

À Val-d’Or, où la population de caribous n’est constituée que de neuf bêtes qui vivent également dans un enclos, le décret pourrait occasionner 340 pertes d’emplois, dont 226 emplois directs.

Selon la définition du ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), les emplois directs «sont ceux dans les entreprises de récolte et les usines de transformation», alors que les emplois indirects sont «les emplois liés à la chaîne d’approvisionnement, par exemple, réparateur de machinerie forestière».

Les fonctionnaires du gouvernement ont indiqué en être arrivés à la conclusion qu’il y aurait une perte d’au moins 2000 emplois au Québec après l’adoption d’un décret d’urgence fédéral pour la protection du caribou forestier en se basant sur une analyse publiée la semaine dernière par le forestier en chef du Québec, Louis Pelletier.

Selon cette analyse, le décret provoquerait une baisse de 4,1 % de la possibilité forestière, ce qui équivaut à 1,4 million de mètres cubes de bois par année.

Méthodologie

Les estimations du forestier en chef «sont en volumes marchands bruts», selon le MRNF, qui a «appliqué des facteurs de réduction» pour «obtenir les impacts en volumes marchands nets». Les estimations de pertes d’emplois ont été «calculées à partir du modèle intersectoriel du Québec basé sur les données de Statistiques Canada».

Au mois de juin dernier, le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a mis sa menace à exécution en amorçant officiellement les démarches pour imposer un décret à Québec afin de forcer la province à protéger trois populations de caribous, soit celles de Val-d’Or, Charlevoix et Pipmuacan.

La majorité des populations de caribous sont en déclin au Québec depuis plusieurs années et l’exploitation forestière est la principale cause de cette précarité, en raison notamment des chemins forestiers qui détruisent l’habitat et favorisent le déplacement des prédateurs naturels du caribou comme l’ours et le loup.