Le financement mixte est utilisé pour encourager les investissements climatiques
La Presse Canadienne|Publié à 7h39 | Mis à jour il y a 25 minutesL'ambassadrice du Canada pour les changements climatiques, Catherine Stewart, parle lors de la COP29 à Bakou en Azerbaïdjan le 20 novembre 2024. (Photo: La Presse Canadienne)
D’où viendront les sommes colossales nécessaires pour lutter contre les changements climatiques, en particulier pour les pays en développement?
La conférence sur le climat de l’ONU qui s’est achevée cette semaine a mis l’accent sur la nécessité d’inciter les gouvernements à investir davantage, mais, comme en témoigne la vague de critiques sur la faiblesse des engagements de financement, des solutions de rechange sont également nécessaires.
«Il n’y a tout simplement pas assez d’argent provenant de sources gouvernementales», déplore Catherine McKenna, directrice générale de Climate and Nature Solutions et ancienne ministre fédérale de l’environnement.
Pour aider à réduire cet écart substantiel, on assiste à une pression croissante en faveur du recours à ce que l’on appelle le financement mixte, qui utilise des fonds publics pour épauler un peu les finances d’un projet pour que le secteur privé ait une raison d’investir.
«Nous devons faire preuve de créativité pour trouver les bonnes incitations pour que ça se réalise», soutient Catherine McKenna.
Ce modèle est particulièrement nécessaire dans les pays en développement, où les risques sont plus élevés et les analyses de rentabilisation sont plus difficiles à établir.
Afin de combler ce déficit, FinDev Canada a annoncé la création d’une plateforme de financement mixte au moment même où la COP29 s’ouvrait. En partenariat avec Mitsubishi Financial Group et s’appuyant sur un investissement du Fonds vert pour le climat, la plateforme a fixé un objectif de financement de 1,5 milliard de dollars (G$) pour aider jusqu’à 25 pays en développement.
Cette initiative vise à poursuivre les efforts antérieurs à plus petite échelle du Canada en utilisant le financement mixte. Un exemple de ces efforts est un partenariat qui a contribué à lancer l’énergie verte en Ouzbékistan.
En 2020, le Canada a fourni un financement de 17,5 millions de dollars américains (M$US) à des taux inférieurs à ceux du marché, aux côtés d’autres organisations, pour aider à lancer un projet solaire de 100M$US – le premier en Ouzbékistan.
Une fois cet obstacle surmonté, l’un des co-investisseurs a ensuite contribué à lancer un deuxième projet solaire deux fois plus grand et avec moins de concessions. Peu de temps après, un projet d’énergie éolienne a été lancé sans aucun financement de réduction des coûts.
Le modèle de financement est censé aider à la réalisation de ces premiers projets difficiles afin d’ouvrir la voie à d’autres projets à venir, explique Nnamdi Igbokwe, directeur du leadership intellectuel chez Convergence.
«C’est pourquoi le financement mixte est devenu si important, car c’est un mécanisme qui permet la mobilisation du secteur privé d’une manière qui, autrement, lui serait pratiquement exclue.»
Convergence, un groupe basé à Toronto qui se concentre sur l’augmentation de l’utilisation du financement mixte, a constaté que le modèle a été utilisé pour 18,3G$ de financement climatique l’année dernière, contre 8G$ un an plus tôt.
Il est important de noter que le total comprenait six transactions de plus d’un milliard de dollars chacune.
«Nous commençons à voir une utilisation plus intelligente et plus efficace du capital catalytique, où les transactions de plusieurs milliards de dollars deviennent une chose plus cohérente», dit Nnamdi Igbokwe.
C’est important, car pour grignoter des milliards de dollars dans les objectifs de financement mondiaux, il faut un flux constant de transactions de plusieurs milliards de dollars, ajoute-t-il.