(Illustration: Les Affaires et 123RF)
CALENDRIER DE L’AVENT DES AFFAIRES. Jusqu’à Noël, découvrez chaque jour de la semaine un terme économique ou financier qui a marqué l’actualité de l’année, et sa définition «délicieusement diabolique» concoctée par Olivier Schmouker.
16. frugalisme, n.m.
(Photo: Severin Candrian pour Unsplash)
Mode qui consiste à s’enfermer dans le cocon de son chez-soi et à faire semblant qu’on n’a besoin de rien alors qu’on meurt d’envie de jeter son argent par la fenêtre pour rigoler un bon coup avec ses amis.
L’adepte du frugalisme se prive de tout divertissement: il ne va pas au resto, il ne va pas au ciné, il ne sort pas prendre un verre (ou deux, ou trois…) avec ses amis. Il se prive, de manière générale, de toute forme de déplacement à longue distance: il ne prend pas la voiture, encore moins le bus, sans parler — ô horreur! — de l’avion. Et il se dit sans cesse à lui-même qu’il est très bien ainsi.
L’adepte du frugalisme jure qu’il n’a besoin que du minimum pour vivre. Toujours les mêmes vêtements — noirs ou blancs —, un peu comme Mark Zuckerberg. Toujours la même nourriture — bio ou végan. Toujours la même coupe de cheveux — faite maison, souvent à l’aide du bol qui lui sert à manger. Et il se dit sans cesse à lui-même qu’il est très bien ainsi.
De lui-même, l’adepte du frugalisme se coupe du monde. Plus de télévision. Plus d’Internet. Plus de cellulaire. Plus de livres, ni même de journaux. Et il se dit sans cesse à lui-même qu’il est très bien ainsi.
Bref, le frugaliste est une belle plante d’appartement préservée des risques et des charmes de la vie sauvage.